Lille : La solidarité s’organise pour accueillir les nouveaux réfugiés afghans
SOLIDARITE•Des artistes afghans, menacés dans leur pays après l’arrivée des Talibans, sont attendus à Lille. La ville a par ailleurs organisé la solidarité pour la cinquantaine de réfugiés arrivés la semaine dernière
Mikaël Libert
Depuis la reconquête fulgurante de l’Afghanistan par les Talibans, une cinquantaine de personnes de la société civile afghane ont trouvé refuge à Lille. Et la solidarité envers ce peuple ne s’arrête pas là, Martine Aubry ayant assuré, ce lundi, que la ville allait accueillir un certain nombre d’artistes afghans dans les prochains jours.
Ce sont 53 afghans qui sont hébergés à Lille depuis la fin de semaine dernière. Douze familles, souvent nombreuses, quelques couples et peu de personnes seules. Au sujet de ces exilés, on n’en saura pas davantage pour le moment. « Il s’agit de faire preuve de discrétion sur les noms et les lieux où ces personnes sont accueillies jusqu’à ce que l’on soit sûr qu’il n’y a plus aucun risque pour leurs proches toujours en Afghanistan », explique Martine Aubry, maire de Lille. Tous sont actuellement en quarantaine en raison du coronavirus, les familles dans des maisons appartenant à la ville, les autres réfugiés dans un foyer.
Des listes de personnes à exfiltrer
Ces exilés ne sont pas arrivés à Lille par hasard. Leurs noms, et ceux des artistes attendus prochainement, avaient été listés soit par des institutions culturelles soit par deux jeunes Lillois qui avaient trouvé refuge à Lille lors de la première invasion des Talibans. « Ils étaient à Kaboul en juillet pour voir leurs familles et ils ont assisté à l’avancée des Talibans. Ces jeunes ont anticipé en nous fournissant une liste de personnes menacées à exfiltrer en priorité, du monde de la justice, de la santé, de l’éducation », précise la maire de Lille.
Dans leur fuite, les Afghans n’ont rien pu emporter, pas même une valise. La ville a donc lancé un appel aux dons auprès de la population. Le guichet, ouvert en mairie ce lundi matin, a littéralement été pris d’assaut. Avant midi, plus de 80 personnes avaient déjà déposé de nombreux effets. « J’ai fait tous les placards de chez moi et trouvé des vêtements pour adultes et aussi pour enfants. Je suis maman depuis peu et le sort de ces familles me touche », explique Amélie, une jeune Lilloise. « Pour l’hébergement et la nourriture, c’est la ville qui prend en charge. Ce qu’il faut, ce sont des vêtements, des chaussures », insiste Martine Aubry. Les enseignes Boulanger et Leroy-Merlin ont, pour leur part, donné de l’électroménager pour équiper les maisons et le foyer.
Selon la mairie, les exilés restent éprouvés par l’épreuve qu’ils traversent mais ils commencent aussi à reprendre vie. Coronavirus oblige, la vaccination leur sera proposée. Ensuite, tous entreront dans le processus de demande d’asile et des solutions de scolarisation sont déjà à l’étude pour les enfants. La suite…