La saucisse Caby avalée par un géant yankee
•L’atelier de charcuterie de la rue Colbert à Lille a fait du chemin depuis 1919. Le fleuron régional de la charcuterie Jean Caby, désormais basé à Saint-André, a tapé dans l’oeil du groupe alimentaire américain Smithfield. Il devrait même passer sous son© 20 minutes
L’atelier de charcuterie de la rue Colbert à Lille a fait du chemin depuis 1919. Le fleuron régional de la charcuterie Jean Caby, désormais basé à Saint-André, a tapé dans l’oeil du groupe alimentaire américain Smithfield. Il devrait même passer sous son contrôle d’ici au mois de juillet, après accord du ministère de l’Economie. Caby doit ce rapprochement à son image et à son dynamisme. Depuis 1990, la marque a pris d’assaut le marché du « snacking » et s’est imposée comme leader pour les saucisses-cocktail. « On est passé de 14 000 tonnes à 28 000 tonnes de jambon, saucisson... produites par an », avance Hugues Motte, porte-parole de Jean Caby. L’entreprise est loin de la situation critique de 1988, lorsqu’elle avait failli fermer. « Indéniablement, la marque est un atout, confirme Jean Quentin, le PDG de SBS, la filiale française de Smithfield. Le nom de Jean Caby deviendra même celui du nouveau groupe. Mais nous étions aussi intéressés car leurs produits sont complémentaires de ceux de nos trois sites français. » Hier, les syndicats ont annoncé aux salariés que tous les acquis sociaux seraient maintenus, mais qu’ils restaient « vigilants ». « Côté français, avec 2 000 salariés, on ne pèsera pas lourd contre les 50 000 Américains », précise Alain Dommanget, le délégué syndical CGT. Jean Quentin se veut rassurant. Il y a les exigences de rentabilité vis-à-vis de la maison-mère américaine, certes, mais celle-ci est dans le même métier, et les branches restent autonomes. Concernant les éventuelles pressions de fonds de pension outre-Atlantique, il précise : « Smithfield est coté en bourse, mais n’a jamais distribué un dollar de dividende à ses actionnaires. » C. Dijkhuis