Lille : Et si vous faisiez réparer votre voiture par des élèves mécaniciens ?
ENSEIGNEMENT•Tout juste labellisé « école de production », le garage école de l’Icam, à Lille, permet aux jeunes de se former à la mécanique automobile dans les mêmes conditions que les professionnels et sur des véhicules de vrais clients
Mikaël Libert
L'essentiel
- Le garage école de l’Icam est désormais labellisé « école de production ».
- Une vingtaine de jeunes de 15 à 18 ans y préparent une formation de CAP en maintenance des véhicules.
- L’ensemble de la formation se déroule au sein de l’école qui dispose du matériel équivalent à celui d’un vrai garage.
Comme on peut se faire soigner les molaires à la faculté de chirurgie dentaire, on peut désormais faire réparer sa voiture dans un garage école. Et laisser Titine aux mains de jeunes en formation peut même s’avérer avantageux. Rendez-vous donc avec les élèves de la nouvelle section « mécanicien automobile » de l’Icam, à Lille.
L’école disposait déjà d’une section automobile, mais les élèves y étaient accueillis en alternance, le gros de la formation pratique étant alors dispensée en entreprise, chez de vrais garagistes. Désormais, l’Icam possède son propre garage dont l’équipement flambant neuf n’a rien à envier à celui que l’on peut trouver dans les entreprises de mécanique automobile. « Les élèves disposent de tout le matériel professionnel nécessaire pour effectuer des révisions, de petites réparations ou même des opérations plus pointues comme le remplacement d’une courroie de distribution », assure Emilie Demol-Zietek, responsable de l’école de production.
Pas encore pour les véhicules hybrides ou électriques
Il y a néanmoins des choses que les élèves en CAP maintenance des véhicules ne peuvent pas faire : « Il n’y a ni atelier de carrosserie, ni atelier de peinture, ce n’est pas l’objet de la formation », ajoute la responsable. Ils ne pourront pas non plus se pâmer devant de belles sportives ou des berlines de luxe. « Nous sommes équipés pour les marques et les véhicules courants. Les marques haut de gamme nécessitent un outillage spécifique que nous ne possédons pas », précise aussi Emilie Demol-Zietek.
Cela peut aussi paraître étonnant, mais l’école de production ne forme pas ses élèves sur les véhicules hybrides ou électriques, pourtant de plus en plus répandus. « Nous répondons à un besoin en fonction du marché de l’emploi. Dans les années à venir, nous allons sans doute nous diversifier pour intégrer ces types de véhicules », déclare la responsable.
Aussi bien que dans un garage
Ce sont jusqu’à 20 voitures par semaine qui peuvent être chouchoutées par les 24 élèves en CAP. Âgés de 15 à 17 ans, ils sont encadrés par des mécaniciens professionnels reconvertis dans l’enseignement. « Le travail qui est fait sur les voitures est d’aussi bonne qualité que dans un garage normal. Toutes les réparations sont vérifiées par les professeurs et garanties », insiste la responsable de l’école.
Les tarifs des prestations sont ajustés au prix du marché. Sauf que l’absence d’impératif de rentabilité permet aux élèves de prendre le temps de faire les choses bien et sans risque de se voir facturer des pannes imaginaires. Il y a aussi un côté social à confier sa voiture à l’Icam : « Cela permet de contribuer à la formation de jeunes souvent issus de milieux difficiles ou en décrochage scolaire », souligne Emilie Demol-Zietek.