Roubaix : Quatre ans et deux procès aux prud'hommes pour une clémentine
JUSTICE•Il y a quatre ans, un employé de la Redoute, à Roubaix, avait été mis à pied une journée après avoir mangé un fruit à son poste de travailMikaël Libert
L'essentiel
- Un salarié de la Redoute avait été mis à pied en 2018 pour avoir mangé une clémentine à son poste de travail.
- Un an plus tard, il avait été débouté par les prud’hommes de Roubaix après avoir contesté sa sanction.
- La chambre sociale de la cour d’appel de Douai a finalement donné raison au salarié, estimant que la sanction était « disproportionnée ».
Des années de procédure et deux procès aux prud'hommes pour un fruit. Vendredi, un salarié de la Redoute, à Roubaix, a gagné en appel contre son employeur qui lui avait infligé une sanction disciplinaire pour avoir mangé une clémentine à son poste de travail.
Les faits remontent à loin, en novembre 2017. A l’époque, Smaïl B, cumulait déjà 13 ans d’ancienneté chez la Redoute. Ce jour-là, il avait pris son poste de préparateur de commande à 4h30 du matin et travaillait normalement lorsqu’une « microcoupure » était survenue. Empêché un court instant de réaliser ses tâches, il en avait profité pour s’asseoir et manger un fruit en attendant la pause réglementaire de 10h.
Reproche, rapport et mise à pied
Lorsque l’incident avait été réparé, Smaïl B avait posé les épluchures de clémentine à son poste et il avait repris le travail. Mais sa manager était ensuite passée et lui avait reproché d’avoir mangé un fruit à son poste. Reproche qui avait débouché sur un rapport et une sanction disciplinaire : une journée de mise à pied avec retenue de salaire.
Délégué syndical CGT, le salarié mis en cause avait contesté cette sanction devant les prud’hommes de Roubaix en 2019. La décision du tribunal avait alors été en faveur de l’employeur. Smaïl B avait alors interjeté appel et c’est cette décision, que 20 Minutes a pu consulter, qui est tombée, vendredi. La chambre sociale de la cour d’appel de Douai n’a pas invalidé les faits qui étaient reprochés au salarié, celui-ci ne les contestait d’ailleurs pas.
En revanche, la cour a retenu que la sanction était « disproportionnée au regard des faits qui lui sont reprochés ». La sanction a donc été annulée et la Redoute devra payer au salarié « 70,49 euros à titre de rappel de salaire outre 7,04 euros pour les congés payés ». L’employeur devra aussi lui verser 1.500 euros pour couvrir les frais de justice.