Coronavirus dans le Nord-Pas-de-Calais : Quelles villes ont le mieux résisté à la crise sanitaire ?
PALMARES•L’association Villes de France et la start-up Mytraffic ont établi un palmarès des villes moyennes dont le centre est resté dynamique malgré l’épidémie de coronavirusMikaël Libert
L'essentiel
- Le palmarès des 30 villes moyennes qui ont le mieux résisté à la crise a été publié ce lundi.
- Le classement est basé sur les données de géolocalisation des applications mobiles permettant d’établir des statistiques de fréquentation des centres-villes.
- Trois communes du Nord-Pas-de-Calais se trouvent dans le top 10.
L’épidémie de coronavirus a-t-elle effectivement plongé dans la morosité la France entière pendant un an ? En termes de ressenti, on aurait envie de répondre mille fois oui. Sauf que ce n’est pas si simple. Du moins, ce n’est pas le cas partout. Dans une étude publiée ce lundi, l’association Villes de France et la start-up Mytraffic ont établi que certaines communes avaient gardé une dynamique plutôt positive. Dans ce palmarès, qui regroupe 30 villes moyennes, trois situées dans le Nord-Pas-de-Calais figurent dans le top 10.
Par « villes moyennes », les instigateurs de l’étude entendent communes de « moins de 100.000 habitants, hors zone métropolitaine, villes touristiques et d’Outre-mer ». Pour établir le classement, ce sont les chiffres de fréquentation des centres-villes depuis le début de la crise du coronavirus, en mars 2020, qui ont été comparés à ceux d’avant la crise, du 1er janvier au 15 mars 2020. La fréquentation est calculée à l’aide des données de géolocalisation des applications installées sur les smartphones.
Une fréquentation qui suit les jalons de la crise sanitaire
Arras, dans le Pas-de-Calais, se classe 4e, derrière Villefranche-sur-Saône (Rhône), Chambéry (Savoie) et Pau (Pyrénées-Atlantiques), et devant Valenciennes (5e) et Lens (8e). Au global, sur un an, l’étude montre que le chef-lieu du Pas-de-Calais a conservé 76 % de son flux de passage d’avant la crise, ce qui correspond à une moyenne mensuelle de 1,75 million de passages par le centre-ville.
La courbe n’est pas rectiligne mais suit tout de même les principaux jalons de la crise sanitaire. La fréquentation baisse fortement entre janvier et mars pour atteindre son niveau le plus bas au début du premier confinement. La courbe remonte ensuite progressivement jusqu’à accuser une nouvelle chute au déclenchement du second confinement, fin octobre. De manière logique, ce schéma s’observe dans toutes les villes étudiées.
« On revient de loin »
Les maires des communes concernées n’expliquent pas ce maintien à flots par une gestion de la crise qui aurait été meilleure chez eux qu’ailleurs. « Ce classement est la récompense d’un travail commencé il y a vingt-cinq ans par la reconquête de notre patrimoine historique », avance par exemple Frédéric Leturque, le maire d’Arras. « On revient de loin, mais grâce aux dispositifs nationaux, on a pu enclencher un cercle vertueux », assure quant à lui Laurent Degallaix, le maire de Valenciennes, en évoquant la chasse aux commerces vacants. Sylvain Robert, le maire de Lens, évoque un « climat de confiance » entre la ville, les commerçants, les habitants et les investisseurs qui favorise le développement et l’attractivité de la ville.
A noter toutefois que ce classement n’est pas un état des lieux de la situation économique de la commune ou de ses commerçants. Si l’étude montre bien un maintien de la fréquentation, elle ne permet pas de déterminer ce que cette fréquentation implique en termes de retombées économiques. Mytraffic précise aussi que le nombre de passages est comptabilisé par heure, en non par individu. Cela implique qu’une personne transitant plusieurs fois par jour par le centre-ville sera prise en compte plusieurs fois.