JUSTICEL’enquête sur la mort de deux jeunes percutés par un TER classée sans suite

Lille : L’enquête sur la mort de deux jeunes percutés par un TER classée sans suite

JUSTICEL’enquête a écarté l’hypothèse d’une course-poursuite avec la police. Les familles des victimes déplorent que « tout n’a pas été fait » pour établir la vérité
20 Minutes avec AFP

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L'essentiel

  • En décembre 2017, deux jeunes sont morts après avoir été percutés par un TER aux abords de la gare de Lille Flandres.
  • La thèse d’une course-poursuite avec des policiers avait été évoquée à l’époque.
  • L’enquête, classée sans suite, a écarté l’implication d’une patrouille de police en intervention sur le secteur cette nuit-là.

L’information judiciaire sur la mort de deux jeunes hommes, percutés par un TER en 2017 à Lille tandis que la police était à proximité, a été classée sans suite, a-t-on appris, mercredi, auprès du parquet et de l’avocate de l’une des familles. Le 15 décembre 2017, à 20h43, quatre jeunes garçons de 17 à 20 ans ont été percutés par un train régional à environ 1 km de la gare de Lille-Flandres, dans le quartier Saint-Maurice Pellevoisin. Deux d’entre eux, Sélom et Matisse, ont succombé à leurs blessures tandis que deux autres ont été blessés, dont l’un gravement.

A l’époque, le parquet n’avait pas immédiatement fait mention de la présence de la police en intervention à proximité, avant, quelques jours plus tard, d’en faire état. Une information judiciaire en recherche des causes de la mort avait été ouverte. « L’hypothèse d’une course-poursuite par des fonctionnaires de police doit être écartée », affirme mercredi, dans un communiqué, la procureure de la République de Lille, Carole Etienne. Elle conclut « qu’aucune infraction pénale » ne paraît « être à l’origine du décès des jeunes gens ».

« A la simple vue du gyrophare, ces derniers ont pris la décision de quitter les lieux »

Ce soir-là, à 20h20, un équipage de la brigade spécialisée de terrain (BST) « à bord d’un véhicule sérigraphié est intervenu aux 16 cité Saint-Maurice, suite à un appel au 17, pour une rixe sur la voie publique, rapporte la magistrate. Une fois sur les lieux, les fonctionnaires ne trouvaient personne, la riveraine qui avait signalé l’agression ayant quitté les lieux sans se faire connaître ».

Selon le parquet, « il est également établi par le témoignage d’une résidente que ces policiers n’ont pas pu poursuivre les quatre jeunes gens, puisqu’ils frappaient à sa porte pour demander si elle était l’auteure de l’appel […] au moment où elle assistait, par sa fenêtre donnant sur la voie ferrée, à la fuite des intéressés escaladant un mur et grimpant sur les toits du garage pour y accéder ». « A la simple vue du gyrophare […], ces derniers ont pris la décision de quitter les lieux, de leur initiative et sans y être contraints par quiconque, en empruntant un itinéraire de fuite permettant d’atteindre la voie ferrée […] utilisé par certains comme un raccourci », ajoute-t-elle.

Les avocats des familles ne veulent « pas en rester là »

« Il y a énormément de questions qui se posent, matériellement, sur ce qui a pu se passer, sur ce qu’ils (les victimes) faisaient à cet endroit-là, à cette heure-là. Ce serait très étonnant qu’ils aient été là par hasard. Aujourd’hui, on n’a aucune réponse », a déploré auprès maître Audrey Jankielewicz, avocate de la mère de Matisse. « Il faut fermer toutes les portes. Ça n’a pas du tout été fait, ce n’est pas satisfaisant du tout », a-t-elle ajouté.

En effet, les avocats des familles des défunts avaient réclamé une reconstitution, qui n’a jamais eu lieu. Maître Jankielewicz affirme étudier la voie de recours la plus pertinente pour « ne pas en rester là ».