TRANSPORTSDes étudiants lillois veulent être remboursés de leur titre de transport

Lille : Des étudiants réclament le remboursement de leur abonnement de transport

TRANSPORTSDans l’impossibilité d’aller en cours depuis la fin octobre, des étudiants ne veulent plus payer leur abonnement aux transports en commun
François Launay

François Launay

L'essentiel

  • Depuis la fin octobre, la majorité des étudiants n’assistent plus aux cours en présentiel dans les universités.
  • Face à cette situation, certains demandent à Ilevia, gestionnaire du réseau de transport de la métropole lilloise, le remboursement de leur abonnement.
  • Ilevia ne veut pas céder au point que des élus de la MEL ont décidé de s’emparer de ce dossier sensible dans le contexte actuel.

«J’accuse Ilevia de me précariser » ou encore « Ilevia, rendez l’argent des abonnés ! ». Voilà le genre de slogans qu’ont brandi samedi une trentaine d’étudiants devant l’agence Lille-Flandres du gestionnaire de transports publics de la métropole lilloise. Cette action, menée notamment par la France Insoumise, a traduit la colère ressentie par des étudiants de la métropole qui demandent à Ilevia le remboursement de leur abonnement de transport en raison de la pandémie.

La première à avoir donné l’alerte s’appelle Cerise Catry. A 19 ans, l’étudiante en sciences du langage prenait les transports en commun pour se rendre à la fac avant de se retrouver confinée fin octobre. En décembre, elle a décidé de mettre en ligne une pétition demandant le remboursement de son abonnement étudiant qui coûte 25,60 euros par mois pour un engagement de dix mois.

« Il n’y a pas de possibilité de résilier à moins d’être mort, d’avoir déménagé ou d’avoir arrêté ses études »

« C’est mon père qui m’a fait prendre conscience que j’étais toujours en train de payer mon abonnement alors qu’on était confiné. J’ai appelé Ilevia qui m’a dit que ce n’était pas possible d’être remboursée. Ce n’est pas nous qui avons demandé à rester chez nous. Il ne faut pas oublier que les facs ne sont rouvertes que pour les premières années et encore, une fois par semaine. Ça concerne peu d’étudiants. En plus de ne pas pouvoir être remboursé des mois confinés [de novembre à février], il n’y a pas de possibilité de résilier à moins d’être mort, d’avoir déménagé ou d’avoir arrêté ses études », regrette l’étudiante.

En deux mois, la pétition a recueilli plus de 500 signatures. Mais pas de quoi faire plier Ilevia. Contactée, la société se justifie en expliquant que « l’offre de transport en commun sur le réseau ilévia est maintenue à son plus haut niveau afin de permettre la mobilité de tous. Aucun remboursement d’abonnement ne sera donc possible ».

Le sujet va être abordé par les élus de la MEL

Pas d’exception donc, même pour des étudiants qui, dans leur grande majorité, n’ont pas repris les cours en présentiel. « 25 euros par mois multiplié par quatre mois de fermeture des facs, ça fait déjà 100 euros. C’est beaucoup pour un étudiant. Surtout que ça risque de durer jusqu’à la fin de l’année scolaire. Je comprends qu’ils ne veulent pas rembourser tout le monde. Mais certains étudiants sont rentrés chez leurs parents à Lyon ou encore Toulouse et sont en train de payer un abonnement de transport dans une ville qui ne les concerne plus », regrette Cerise.

Pour régler ce litige, l’étudiante a envoyé il y a trois semaines un courrier à la médiation de la MEL (métropole européenne de Lille) sans avoir encore reçu de réponse. Face à cette situation, des élus commencent à s’emparer du sujet. Maire insoumis de Fâches-Thumesnil, Patrick Proisy a prévu de mettre le sujet sur la table lors du prochain conseil communautaire prévu le 19 février.

La MEL à la rescousse des étudiants ?

« On va proposer des choses pour faire pression sur Ilévia qui est un délégataire de service public. On veut demander le remboursement intégral des abonnements qui ont été perçus et la suspension des prélèvements tant qu’il n’y a pas un retour en présentiel dans les universités. Et si ça ne marche pas, on proposera quelque chose afin que la MEL prenne en charge ce remboursement. Sauf qu’on ne connaît pas encore le coût exact de ce remboursement », précise l’élu qui compte sur le soutien de plusieurs groupes politiques de la MEL pour obtenir gain de cause.

« La situation des étudiants est triste voire même parfois infâme donc on ne va pas lâcher l’histoire. Franchement, ça tire les larmes quand on les voit de plus en plus nombreux aux distributions alimentaires. Je ne comprendrai pas que la MEL ne fasse rien ou n’essaie pas de trouver une solution au vu du contexte », estime Patrick Proisy. Reste à voir si les élus métropolitains vont réussir à trouver un terrain d’entente avec Ilevia.