Un vrai cirque autour d’un manège. Un nouvel épisode est venu, ce jeudi, alimenter le feuilleton burlesque des grandes roues de Noël. Il en résulte qu’après celui de Lille, c’est finalement aussi le manège installé à Amiens qui a été interdit de recevoir du public en raison de la crise sanitaire du coronavirus.

La décision d’installer une grande roue sans public à Lille avait, au mieux, fait sourire, au pire, fait râler les internautes. L’absurdité de faire d’un tel manège une simple décoration de Noël était d’autant plus flagrante qu’ailleurs dans le pays, d’autres grandes roues avaient obtenu l’autorisation de tourner à plein. C’était, du moins jusqu’à ce jeudi, le cas à Amiens.

Des manèges pour enfants mais pas de grande roue

Contactée par 20 Minutes, mercredi, la préfecture de la Somme avait confirmé que tous les manèges installés dans le centre-ville d’Amiens pouvaient accueillir du public. Ce n’est plus possible aujourd’hui. « La grande roue à vocation ornementale en cours d’installation place Léon-Gontier n’est pas autorisée à accueillir de public pour l’instant », a déclaré la préfecture dans un communiqué. En revanche, six manèges pour les enfants pourront bien ouvrir dans des conditions normales dès ce week-end.

Pour justifier son rétropédalage, la préfecture de la Somme avance le même argument que celle du Nord, à savoir qu’une grande roue risque de générer des attroupements de plus de six personnes sur la voie publique. Toujours selon la préfecture de la Somme, il est peu probable que de tels regroupements se forment devant des manèges pour enfants.

Les manèges isolés ne sont pas des ERP

Il faut savoir que les manèges isolés ne sont pas considérés comme des établissements recevant du public, les fameux ERP dont les règles de réouverture sont clairement annoncées dans le décret gouvernemental encadrant le confinement. Du coup, en théorie, les grandes roues peuvent accueillir normalement du public, sous réserve d’avoir un protocole sanitaire validé par la mairie. Sauf que les préfets peuvent mettre leur veto s’ils estiment que les exigences de sécurité sanitaire ne peuvent pas être respectées.

C’est donc ce qu’il s’est passé à Lille et aujourd’hui à Amiens. Pour autant, interdire l’exploitation de ces attractions n’empêche pas les regroupements. C’est ce que 20 Minutes a constaté, mercredi soir, sur la Grand-place de Lille, où de nombreuses personnes ont assisté à la mise en lumière de la grande roue. A la prochaine échéance, fixée par le chef de l’Etat au 15 décembre, les préfectures auront la possibilité de revenir sur leurs interdictions.