Hauts-de-France : Quelles solutions pour réduire ses déchets ménagers ?
ENVIRONNEMENT•Un sondage dévoile que sept habitants des Hauts-de-France sur dix estiment qu'il est facile de limiter le contenu de ses poubellesGilles Durand
L'essentiel
- Le groupe Suez, qui gère la collecte des poubelles dans certaines agglomérations, dévoile les résultats d’une enquête sur la gestion des déchets par les usagers.
- Il existe quelques freins à cette volonté affichée de réduire ses ordures ménagères.
Est-ce si facile de réduire ses déchets ? Dans les Hauts-de-France, sept habitants sur dix répondent oui. A l’occasion de la semaine européenne des déchets, le groupe Suez* qui gère la collecte des poubelles dans certaines agglomérations, dévoile les résultats d’une enquête visant à connaître l’attitude des usagers pendant la crise sanitaire du Covid-19. Cependant, il existe quelques freins à cette volonté affichée de réduire ses ordures ménagères.
Une logique économique contradictoire
Dans la mesure où les prestataires chargés de la collecte sont rémunérés au poids, ils n’ont pas forcément intérêt à voir baisser la quantité d’ordures ménagères à traiter. Une récente polémique a mis en évidence ce paradoxe. La Métropole de Lille (MEL) a été contrainte de verser une indemnité au prestataire Esterra car les habitants avaient trop réduit leurs ordures ménagères.
La taxe incitative, c’est-à-dire facturer l’usager en fonction du poids de ses déchets, permettrait-elle de faire évoluer les pratiques ? L'expérience est déjà mise en place à Grenoble et la région Auvergne-Rhône-Alpes y est favorable. Mais rien, pour l'instant dans les Hauts-de-France.
La MEL, avec son million d’habitants, ne prévoit pas, pour le moment, « l’instauration d’une tarification incitative au poids ou à la levée des bacs », reconnaît-t-elle à 20 Minutes. Mais elle a prévu « d’engager une étude en 2021 pour analyser l’opportunité et la faisabilité de sa mise en place », afin de « mieux appréhender les opportunités et les contraintes que ce nouveau mode de financement générerait ».
L’eau du robinet difficilement consommable
Consommer l’eau du robinet est un moyen simple pour réduire ses déchets plastiques : en moyenne 64 kg par an et par personne. Or, dans les Hauts-de-France, seul un habitant sur quatre déclare en boire régulièrement. Beaucoup moins qu’ailleurs en France. Pourquoi ? A cause de son goût et du calcaire, selon une enquête du Centre d'information sur l'eau.
« Nous développons des procédés pour réduire la présence du calcaire depuis des usines de traitement d’eau potable. C’est le cas à Valenciennes ou encore à Noyon. D’autres villes, telles que Dunkerque et Maubeuge y réfléchissent également », explique Suez.
Une méconnaissance du système de tri
Pour 85 % des personnes interrogées, les industriels devraient limiter les emballages de leurs produits. A défaut, les usagers doivent donc faire le tri. La moitié des sondés avouent une connaissance limitée du système de tri et un sur quatre estime que trier « demande trop de temps ».
Il existe un site Web et une application monservicedechets.com permettant de scanner le code-barres d’un emballage pour savoir s’il est recyclable et comment trier ce déchet en fonction des consignes locales. Dans les Hauts-de-France, le groupe Suez a également développé le Tri Truck pour Valenciennes Métropole, « un outil qui s’inspire du concept des food trucks et permet de toucher les habitants du territoire au plus près de leur domicile pour les sensibiliser au tri des déchets », précise Suez.
* Mille interviewé(e) s par volet d’enquêtes, représentatifs de la zone ciblée. Etude menée par voie électronique du 12 au 22 octobre 2020.