JUSTICEProcès de trois hommes après la diffusion d'un reportage sur l'ultradroite

Lille : Procès de trois hommes après la diffusion d’un reportage télé sur l’ultradroite

JUSTICEUne enquête avait été ouverte après la diffusion d’un reportage sur la chaîne Al-Jazeera
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’agression d’une jeune fille était-elle raciste ? La question va se poser lors du procès de trois militants identitaires qui se tient, ce mardi, au tribunal de Lille (Nord). Mis en cause par un reportage d’Al Jazeera sur la mouvance d’ultradroite lilloise, les trois hommes doivent être jugés pour une agression contre une adolescente. Deux d’entre eux doivent aussi répondre respectivement de provocation directe à un acte de terrorisme, et appel à la haine.

Rémi F., 32 ans, encourt la peine la plus lourde, cinq ans d’emprisonnement, pour avoir évoqué une attaque à la voiture bélier contre le marché du quartier populaire de Wazemmes. Des propos filmés en caméra cachée, tenus « en état d’ébriété », selon son avocat, Me Eric Cattelin-Denu, par ailleurs candidat RN à Lille aux dernières élections municipales.

Salut nazi

Etienne V., 26 ans, sera jugé par le tribunal correctionnel de Lille pour « provocation publique à la haine ou la violence » notamment pour avoir effectué un salut nazi et trinqué au IIIe Reich.

Avec le dernier prévenu, Guillaume D., 31 ans, ils comparaîtront également, sous contrôle judiciaire, pour « violence en réunion » pour l’agression d’une adolescente de 14 ans, désignée comme Maghrébine, en janvier 2018.

Reportage en caméra cachée

Le premier volet du documentaire de la chaîne qatarie montrait cette jeune fille poussée par un homme puis frappée à coups de poing par un autre, de nuit, dans un quartier animé de Lille, en présence d’une troisième personne.

Le parquet avait ouvert une enquête en décembre, après la diffusion du reportage intitulé « Generation Hate » (Génération haine). Filmés en caméra cachée, des clients y tiennent des propos racistes, notamment dans les locaux du bar privé La Citadelle, dont le président, Aurélien Verhassel, se présente comme le représentant régional du groupuscule d’ultradroite Génération identitaire.