Le plan du gouvernement pour sauver la moitié des emplois chez Bridgestone

Bridgestone : Le scénario du gouvernement pour sauver la moitié des emplois

INDUSTRIELa ministre du travail a élaboré un scénario qui permettrait de sauvegarder 400 des 843 emplois de l’usine Bridgestone de Béthune
Mikaël Libert

M.L. avec AFP

L'essentiel

  • Le fabricant japonais de pneus Bridgestone souhaite fermer son usine de Béthune.
  • Une annonce qui signifie le licenciement des plus de 800 salariés.
  • Le gouvernement a présenté un projet pour maintenir la moitié de l’emploi sur place.

Le moins pire du pire. Ce lundi matin, la ministre de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, recevait à Bercy les représentants des salariés de l’usine Bridgestone de Béthune ainsi que les élus locaux. Au cours de ce « point d’étape », un « scénario » permettant la sauvegarde de 400 emplois sur le site a été proposé à Bridgestone par le gouvernement.

Ce projet industriel du cabinet Accenture prévoit de maintenir la production de trois millions de pneus sur le site et éviterait environ la moitié des 843 licenciements annoncés. Ce scénario suppose néanmoins une restructuration du site et 100 millions d’euros d’investissement afin de gagner 25 à 40 % de productivité.

« Nous ne nous laisserons pas faire »

« Nous avons demandé à Bridgestone de prendre le temps de creuser ce scénario complémentaire », a expliqué Agnès Pannier-Runacher. « Nous ne nous laisserons pas faire, nous allons nous battre pour donner un avenir industriel à ce site. […] J’espère que nos amis japonais mesurent ce qui est en jeu au niveau humain à Béthune », a ajouté la ministre de l’Industrie à l’issue de la réunion.

« Il faut que Bridgestone au Japon nous dise comment ils répondent », a souligné le président (ex-LR) des Hauts-de-France, Xavier Bertrand. « Si c’est non, on va rentrer dans un bras de fer pour obtenir le maximum pour le site et les salariés. On ne part pas comme ça, en France ».

De son côté, la direction de Bridgestone voit les choses autrement. Elle insiste d’abord sur le fait que le rapport d’Accenture « confirme que les scénarios alternatifs étudiés préalablement de manière approfondie […] n’offrent pas de solutions viables. » Sur le projet proposé par la ministre, le fabricant de pneus souhaite rester prudent, affirmant notamment que « cette possibilité repose néanmoins sur des hypothèses qui nécessitent d’être détaillées et travaillées » tout en acceptant d’en examiner « sa viabilité. »

Bridgestone s’étend davantage sur d’autres possibilités. « Toute solution externe susceptible de créer de nouvelles activités sur le site » ou encore le reclassement des salariés « au sein de ses autres activités en France comme à l’extérieur de l’entreprise. »