Tourcoing : Elle vient en aide aux animaux des personnes en détresse
INITIATIVE•L’association « Les restos des chats et Cie » permet aux animaux de ne pas souffrir de la précarité de leurs propriétairesMikaël Libert
L'essentiel
- De temps en temps, pour aider l’animal, il faut d’abord aider le maître.
- C’est ce qu’a compris Sophie Poirrier, qui a créé « Les restos des chats et Cie ».
- Elle s’occupe aujourd’hui d’une trentaine de chats et de huit chiens, dont les maîtres sont en difficulté.
Quand le maître est en souffrance, l’animal en pâtit. Lorsque des cas de maltraitance sur des animaux sont révélés, la justice s’en mêle parfois et fait entrer dans la boucle les structures spécialisées que tout le monde connaît. Le résultat est bien souvent la saisie de l’animal et son placement en refuge en vue d’une hypothétique adoption. Sauf que de temps en temps, pour aider l’animal, il faut d’abord aider le maître. C’est ce que Sophie Poirrier a décidé de faire en créant l’association « Les restos des chats et Cie ».
A 39 ans, Sophie Poirrier habite à Tourcoing. Mère au foyer, elle a toujours eu un faible pour les animaux. Un gros faible même : « Quand j’étais petite, je rapportais tous les chats qui traînaient à la maison », se souvient-elle. Logiquement, elle est devenue bénévole dans une association de protection des animaux. Une expérience qui a fait long feu et sur laquelle Sophie ne souhaite pas revenir. « Cela m’a toutefois permis de voir le cœur du problème. Par exemple, tous ces chatons qui terminent en refuges, ils viennent de gens qui ne savent pas gérer leurs animaux, qui ne pensent pas ou n’ont pas les moyens de les faire stériliser », assure Sophie.
L’exemple d’une vieille dame qui oublie de nourrir son chat
Des animaux mal nourris, la jeune femme en voit aussi beaucoup. « C’est souvent une question de moyens, mais pas uniquement. Pour cet aspect-là, j’ai pu faire des collectes de nourriture que je distribue aux animaux des personnes qui en ont besoin », explique-t-elle. Pour autant, l’autre raison est plus inattendue mais pas moins répandue, selon Sophie : « La plupart des personnes que j’aide sont des personnes âgées seules. Leur animal est leur seule compagnie mais elles n’ont parfois plus la capacité physique ou psychique de s’en occuper correctement », déplore-t-elle. Sophie raconte ainsi le cas de cette vieille dame « qui n’a plus toute sa tête » et qui oublie de nourrir son chat.
Alors, la tâche de la Tourquennoise ne se limite pas à livrer des sacs de croquettes. « Je passe du temps, beaucoup de temps, avec les personnes. Surtout avec quatre cas particulièrement lourds qui nécessitent des visites régulières. » De mémoire, Sophie s’occupe d’une trentaine de chats et de huit chiens. Question nourriture, elle se débrouille grâce aux dons, même si son logement commence à devenir trop petit pour assurer le stockage. En revanche, elle a dû lancer une campagne de financement participatif pour les opérations de stérilisation de quatre matous. « Cela reste très cher malgré le tarif de mon vétérinaire partenaire », reconnaît-elle. Et parce qu’elle n’a pas quatre bras et que les journées n’ont que 24 heures, Sophie cherche aussi de bonnes âmes pour l’épauler dans sa mission.