Hauts-de-France : Les touristes anglais ont été les grands absents de l’été
TOURISME•Les chiffres du tourisme sont en baisse dans les Hauts-de-France, principalement à cause de la désaffection massive des Britanniques, cet étéGilles Durand
L'essentiel
- La clientèle touristique traditionnelle des Britanniques a fait défaut à la région des Hauts-de-France, cet été.
- En revanche, les Belges ont été plus nombreux sur le littoral.
- Les offices de tourisme tentent de trouver de nouvelles idées pour attirer une autre clientèle.
Un seul étranger vous manque et tout est (presque) dépeuplé. Cet été, la pandémie de Covid-19 a privé la région Hauts-de-France d’une clientèle touristique traditionnelle : les Britanniques. Un énorme manque à gagner car « ces touristes ont généralement un bon pouvoir d’achat », témoigne François Bergez, directeur de Somme Tourisme.
Dans l’est de son département, le tourisme de mémoire attire, chaque année, près de 250.000 visiteurs étrangers, à grande majorité venus d’Angleterre et d’Australie, venus découvrir les vestiges de la Première Guerre mondiale. « Cette année, les sites étaient déserts », se désole-t-il.
Cibler une clientèle plus régionale
Sans les Anglais, la Somme doit désormais cibler une clientèle plus régionale. Un clip vidéo doit être tourné dans les semaines à venir pour promouvoir la visite des sites de mémoire à vélo. « Une véloroute du souvenir existe entre Amiens et Arras. Nous allons la mettre en valeur à travers les champions sportifs morts pendant la Grande Guerre », annonce François Bergez.
En revanche, sur le littoral du département, l’absence des Anglais a été un peu compensée par un afflux inhabituel de touristes venus de Belgique. Sur leurs plages bondées, les tensions liées au coronavirus ont incité les Belges à émigrer vers la baie de Somme, mais aussi vers la côte d’Opale.
Une bonne nouvelle pour la ville de Calais qui a pu profiter des séjours belges. Car dans cette ville, les Anglais composent traditionnellement près d’un tiers de la fréquentation touristique. « Le chiffre est tombé à 5 % en juillet-août. La quarantaine imposée début août par le gouvernement britannique nous a porté le coup de grâce », regrette François Lurette, responsable promotion de l’office de tourisme de la ville.
Absence remarquée
A Arras aussi, l’absence anglaise a été remarquée, provoquant une baisse de 50 % des touristes, cet été. « C’était notre première clientèle étrangère, notamment grâce aux groupes. Imaginez que les Allemands ont été plus nombreux ! », déplore Christian Bergé, directeur de l’Office de tourisme.
La bonne nouvelle, c’est l’intérêt croissant des touristes d’Ile-de-France pour le chef-lieu du Pas-de-Calais. « Il faut développer notre stratégie concernant cette clientèle et miser aussi sur le tourisme d’affaires dans les mois qui viennent », estime Christian Bergé.
« Sur le long terme, pas d’inquiétude sur le fait que les Anglais reviendront », nous dit-on au comité régional de Tourisme des Hauts-de-France qui va d’ailleurs diffuser, ce mois-ci, un magazine à 50.000 exemplaires, dans la langue de Shakespeare. Histoire de garder le contact, malgré le Brexit qui pointe son nez.