Nord : Une jeune femme sacrifie tout pour sauver des chevaux
ANIMAUX•Une jeune femme recueille des équidés mal en point pour les remettre sur pattes quitte a se mettre en difficulté financièreMikaël Libert
L'essentiel
- A 26 ans, Perrine, habitante d’Auberchicourt (Nord), prend soin d'animaux mal en point avec ses petits moyens.
- Aujourd’hui, sa maison est une véritable ménagerie. Elle compte notamment un cheval, deux poneys et deux mini-poneys, sauvés de l’abattoir, retraités de l’armée ou délaissés par leurs anciens propriétaires.
- « La vétérinaire doit passer tous les jours. La clinique est compréhensive et accepte d’étaler les paiements. Mais là les factures s’accumulent », reconnaît Perrine. Des frais récents qui dépassent les 3.000 euros, difficiles à assumer avec un salaire de vendeuse.
Elle donne tout pour les chevaux. A 26 ans, Perrine, habitante d’Auberchicourt, dans le Nord, n’est peut-être pas raisonnable, mais elle a du cœur. Avec ses petits moyens, elle prend soin d’animaux mal en point, essentiellement des chevaux. Une mission louable qui risque néanmoins de laisser la jeune femme sur la paille, d’autant qu’elle n’a jamais rien demandé à personne.
Son amour des chevaux, Perrine l’a découvert lorsqu’elle était toute petite. « Les balades à poney en bord de mer pendant les vacances, c’est de là que tout est parti », se souvient-elle. Ce monde autour des chevaux était pourtant totalement étranger à sa famille. C’est désormais le sien. Mais entre pratiquer l’équitation et sauver des chevaux, il y a un fossé que Perrine a franchi un peu par hasard. « Le premier cheval que j’ai acheté avait été battu par le passé, il était sauvage à tel point que personne ne pouvait le monter », explique-t-elle. Malgré les réticences de ses parents, la jeune femme a tenu à accueillir l’animal. « Il m’aura fallu deux ans pour gagner sa confiance à force de patience. Je me suis dit que si j’avais réussi avec cette jument, je pouvais le faire avec d’autres », poursuit-elle.
Des frais difficiles à assumer avec un salaire de vendeuse
C’est ce qu’elle a fait avec des non seulement des équidés, mais aussi des chiens et des chats. Aujourd’hui, sa maison est une véritable ménagerie. Elle compte notamment un cheval, deux poneys et deux « miniatures », de mini-poneys, sauvés de l’abattoir, retraités de l’armée ou délaissés par leurs anciens propriétaires. Sauf que certaines de ces bêtes demandent des soins vétérinaires coûteux et fréquents. Sa jument Kavia, âgée de 22 ans, et lngambe, le retraité de l’armée de 24 ans, souffrent d’emphysèmes sévères. « La vétérinaire doit passer tous les jours. La clinique est compréhensive et accepte d’étaler les paiements. Mais là les factures s’accumulent », reconnaît Perrine. Des frais récents qui dépassent les 3.000 euros, difficiles à assumer avec un salaire de vendeuse.
C’est là qu’une de ses amies d’enfance, Elise, est intervenue. « Nous nous étions perdues de vue, mais lorsqu’elle a vu ma situation, elle a refusé de me laisser couler toute seule », s’émeut Perrine. Sans trop lui demander son avis, Elise a lancé une campagne de financement participatif pour faire face aux frais médicaux. « Ça m’a beaucoup touché et, même si l’objectif de 3.500 euros n’est pas atteint, ce sera toujours formidable », assure la jeune femme.
Alors que beaucoup auraient lâché, se résignant à l’euthanasie, Perrine n’y a même pas songé. « Tant que le vétérinaire ne me parle pas d’acharnement thérapeutique, qu’ils mangent et sont heureux, je continuerai », assure-t-elle. Un geste d’autant plus beau qu’il est totalement désintéressé puisque la jeune femme ne monte plus aucun de ses chevaux.