SOCIALLes syndicats s'opposent à un plan de licenciement chez Conduent

Roubaix : Les syndicats s’opposent à un plan de licenciement dans une entreprise de téléconseil

SOCIALLes 300 salariés du site roubaisien de Conduent doivent être licenciés pour motif économique
Gilles Durand

G.D. avec AFP

Bras de fer entre la direction et les syndicats. L’entreprise américaine de téléconseil Conduent avait présenté, en février, un plan social pour licencier plus de 300 personnes à Roubaix, dans le Nord. Les représentants syndicaux du site ont rendu, ce mercredi, un avis défavorable, estimant les mesures « pas à la hauteur des moyens du groupe américain ».

Les 300 salariés du site doivent être licenciés pour motif économique et toucheront un quart de salaire par année d’ancienneté, soit environ 900 euros brut pour deux ans dans l’entreprise, selon les syndicats. Ce plan social va être envoyé à la direction du Travail (Dirrecte) qui aura trois semaines pour l’homologuer ou non.

Appel d’offres perdu

La plateforme téléphonique de Roubaix, ouverte en 2017, gérait les appels (rendez-vous, réclamations, etc.) des propriétaires de véhicules des marques Peugeot, Citroën et DS. Elle avait ce seul client et a perdu le dernier appel d’offres, remporté par les sociétés Sitel et Majorel.

« C’est la conséquence de prestation de qualité de services que nous jugeons insuffisante pour nos clients », avait justifié en mars le PDG de PSA, Carlos Tavares, sur RTL.

Soupçon de fraude au chômage partiel

D’après les élus syndicaux, le contrat courait initialement jusqu’au 31 décembre 2020. Il a été raccourci en mai 2019, sans qu’ils en soient informés, via un avenant, à fin décembre 2019, avec une « période de transition » jusqu’au 27 juin.

« Pendant le confinement, ils ont mis en chômage partiel même une cinquantaine de personnes dont l’activité n’existait déjà plus, celle du "front office" [les appels entrants], partie au Maroc », assure Fouad Boumedienne (syndicat Sud), qui « soupçonne une fraude » au chômage partiel.

La direction de Conduent n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.