ECONOMIEDes salariés de Bombardier bloquent une usine pour garder leurs congés

Nord : Opposés à la suppression de congés au nom du confinement, les salariés de Bombardier ont bloqué une usine

ECONOMIE200 à 300 salariés de Bombardier Crespin ont protesté contre la proposition de la direction de travailler une semaine de plus pour rattraper la fermeture pendant le confinement
François Launay

F.L. avec AFP

Non aux retraits de congés au nom du confinement. Des salariés de l’usine du constructeur ferroviaire canadien Bombardier de Crespin (Nord) ont bloqué lundi matin les arrivées de pièces détachées, pour protester contre la proposition de la direction de travailler une semaine de plus pour « rattraper » la fermeture pendant le confinement.

« Nous avons proposé en CSE vendredi une solution de rattrapage de la fermeture pendant deux mois, de travailler la dernière semaine de juillet, qui serait payée l’équivalent de deux semaines, plus une prime exceptionnelle de 200 euros », a rapporté la direction, « ce qui permettrait de livrer un Francilien et un Régio 2N en plus ».

Un chômage partiel non compensé

Arrêtée mi-mars, la production a repris le 11 mai. Pendant le confinement, la direction n’a pas compensé les 16 % de salaire perdus pour les ouvriers mis au chômage partiel.

« On nous demande des efforts pour sauver les comptes d’un futur ex-employeur », s’indigne Karim Khatabi, délégué Sud de l’usine s’exprimant « au nom de l’intersyndicale ». Selon Pascal Lussiez, délégué CFDT, les salariés perdraient en réalité deux semaines de repos, en travaillant sur leurs RTT, qui seraient payées au lieu d’être posées.

L’usine de Crespin, ouverte il y a près de trente ans, est aujourd’hui le premier site industriel ferroviaire en France, avec 1.500 salariés et environ 400 à 500 intérimaires. Elle a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 813 millions d’euros et ses carnets de commandes sont pleins.