Aides aux migrants : Amnesty International dénonce un « harcèlement » pendant le confinement, sur le littoral nord
SOLIDARITE•L’ONG accuse les autorités françaises de « prendre prétexte des restrictions imposées dans le cadre de la pandémie » pour « entraver l’action des aidants » dans le NordG.D. avec AFP
L'essentiel
- L’ONG Amnesty International dénonce un « harcèlement » à l’encontre des défenseurs des droits des migrants dans le nord de la France.
- L’organisation Human Rights Observers a recensé « 37 contraventions dressées essentiellement au motif du non-respect des mesures de confinement ».
Contraventions, gardes à vue, « intimidations »… L’ONG Amnesty International dénonce un « harcèlement » à l’encontre des défenseurs des droits des migrants dans le nord de la France, à la frontière franco-britannique, durant le confinement. A Calais et Grande-Synthe, environ 1.600 migrants, selon les associations, vivent toujours dans des campements de fortune dans l’espoir de pouvoir passer côté anglais.
Dans ces deux villes du littoral nordiste, l’organisation Human Rights Observers a recensé « 37 contraventions dressées essentiellement au motif du non-respect des mesures de confinement entre le 17 mars et le 11 mai 2020 », relève l’ONG dans un communiqué.
« Pratiques abusives »
« Les bénévoles verbalisés étaient alors en maraude ou présents aux côtés des exilés, des personnes qui ne seraient donc pas + assez vulnérables + aux yeux des autorités pour faire l’objet d’une dérogation pourtant prévue par l’attestation de circulation », fait-elle valoir.
« A la frontière franco-britannique, les personnes venant en aide aux migrants continuent de faire l’objet d’actes de harcèlement et d’intimidation de la part des autorités françaises », résume Amnesty International, dénonçant des « pratiques abusives ».
Quatre militants en garde à vue
Entre mars et avril, les associations ont recensé près de 200 expulsions dans la région et plusieurs opérations de mises à l’abri des migrants, intervenues toutefois « tardivement ».
Lors d’une de ces opérations, menée le 24 avril par les autorités, quatre militants de l’association Utopia56 ont été placés en garde à vue « alors qu’ils documentaient » la scène, regrette encore Amnesty.
« Les autorités françaises ne doivent pas prendre prétexte des restrictions imposées dans le cadre de la pandémie », demande l’ONG, pour « entraver l’action des aidants ».