TELEVISIONLe quotidien des hospitaliers face au Covid-19 filmé en immersion

Coronavirus: En immersion dans un hôpital belge, un docu choc montre le quotidien des soignants

TELEVISIONDurant trois semaines, un réalisateur a filmé le quotidien des soignants dans un hôpital belge pour témoigner de leur engagement pour lutter contre l'épidémie de coronavirus
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • France 3 Hauts-de-France diffuse, ce lundi, un documentaire baptisé Covid-19: 23 jours au cœur d'un hôpital, tourné en belgique.
  • Le réalisateur a partagé 23 jours et 23 nuits d’effort pour lutter de plein front contre l'épidémie de coronavirus qui frappe tout autant la Belgique que la France.

«On se réveille la nuit et alors, on cherche notre masque », dit une infirmière en avouant mal dormir. « A un moment donné, il va falloir choisir », avoue une autre devant la saturation de son service. « On ne dit pas au revoir correctement », se désole une troisième après avoir laissé partir un défunt, emballé dans un drap, sans toilette mortuaire, avec une voisine de chambre à côté.

Tous ces témoignages poignants se succèdent dans Covid-19: 23 jours au cœur d’un hôpital, un documentaire d’Olivier Evrard, porté par la voix résonnante de Bernard Yerlès et diffusé ce lundi soir, à 23 h 10, par France 3 Hauts-de-France. Le replay disponible trente jours est déjà visible sur le site internet.

Courses contre la montre

Au sein d’un centre hospitalier de la Louvière, entre Bruxelles et Mons, le réalisateur a partagé 23 jours et 23 nuits d’effort, du 21 mars au 13 avril, pour lutter de plein front contre l’épidémie de Covid-19 qui frappe tout autant la Belgique que la France. Même pénurie de matériel de protection, mêmes interrogations concernant cette vague que les soignants espèrent voir monter le moins haut possible.

L’intensité de ce document s’appuie sur une caméra qui se fond à travers ce que le commentaire appelle « l’équipe du 8e », car situé au 8e étage. On y découvre l’organisation progressive de l’hôpital pour adapter les protocoles à cette nouvelle maladie.

On suit les courses contre la montre lorsqu’un patient, en détresse respiratoire, entre aux urgences. Celui-ci atterrit au service des « soins de confort » alors qu’en temps normal, il aurait dû être transféré en soin intensif. Le quotidien est bouleversé.

« Je ne pleure pas. C’est une allergie »

Mais la caméra recueille aussi les confidences, les doutes, les craintes. Un médecin et une infirmière sont décédés à cause du coronavirus. « Tu as peur ? », demande un soignant à sa collègue. A chaque image transpire l’émotion. Un vieil homme, alité, s’effondre en sanglots après avoir échangé avec son fils. Un soignant a trouvé la solution en enveloppant un téléphone dans une chemise en plastique pour éviter la contagion.

Une mère, rescapée du coronavirus, vient voir sa fille, infirmière dans cet hôpital où elle a été soignée. « Je ne pleure pas, dit-elle. C’est une allergie ». « Bien sûr. C’était aussi le motif de ton entrée aux urgences », ironise la fille.

Le centre hospitalier de La Louvière donne à voir cette confrontation à la mort à laquelle des hommes et des femmes sont régulièrement soumis. Un combat que notre société tente, habituellement, d’oublier et de masquer.