Coronavirus à Lille : Un atelier de fabrication de masques installé en mairie
CORONAVIRUS•En prévision du déconfinement, la ville de Lille a lancé la fabrication de milliers de masques pour équiper ses habitantsMikaël Libert
L'essentiel
- Un atelier de confection de masques a été installé en mairie de Lille.
- Une centaine de bénévoles y travaillent depuis lundi pour fabriquer des Garridou.
- Ces masques seront distribués aux habitants de Lille avant le déconfinement.
Petites mains, gros boulot. Depuis lundi, le rez-de-chaussée de la mairie de Lille s’est transformé en un gigantesque atelier de couture. Des dizaines de bénévoles s’affairent à fabriquer des masques de protection contre l’épidémie de coronavirus. Le nom de code de l’opération : « des masques pour tous ». La maire de Lille, Martine Aubry, entend en effet équiper chaque Lillois d’une protection de visage en prévision du déconfinement progressif, prévu le 11 mai.
Ambiance laborieuse, ce mardi matin, dans le grand carré de l’hôtel de ville de Lille. A l’endroit où se tient habituellement le conseil municipal, de grandes tables ont été installées, espacées d’un bon mètre, distance de sécurité oblige. En fond sonore, de la musique inaudible, largement couverte par le bruit des dizaines de machines à coudre qui fonctionnent toutes à plus ou moins haut régime. Derrière les machines, des femmes, essentiellement : « Il n’y a pas de rendement imposé, chacune travaille à son rythme », plaisante Floriane Gabriels, directrice générale adjointe (DGA) à la mairie.
« Beaucoup sont aussi là pour sortir un peu de chez elles »
Une bonne partie des bénévoles inscrites pour participer à cette opération n’en sont toutefois pas à leur coup d’essai : « Environ 20 % d’entre elles ont déjà travaillé dans les ateliers du centre hospitalier pour confectionner les masques Garridou », assure Martine Aubry. « Beaucoup d’autres sont aussi là pour sortir un peu de chez elles et apprendre à fabriquer des masques pour leur famille », ajoute la DGA.
Si la municipalité a déjà commandé suffisamment de tissus pour fabriquer 10.000 masques, la grande majorité des protections qui seront distribuées au Lillois proviendra d’achats auprès d’entreprises locales ou à l’étranger. « Cette opération, nous la souhaitions pour que la vie reprenne un peu, pour recréer du lien social », insiste la maire de Lille.
Des bretelles de soutien-gorge
Pour autant, pas question de faire n’importe quoi, au contraire. Le Garridou, accrédité en protection de niveau 1 par la Direction générale de l’armement (DGA), doit être fabriqué en respectant des normes très strictes. Formés, des agents municipaux sillonnent les allées pour venir en aide aux couturières. Ces dernières sont aussi supervisées par deux professionnelles. En fin de chaîne, chaque réalisation passe par un contrôle test avant d’être validée ou non.
« Ces masques sont très efficaces mais, il faut le dire, sont assez peu agréables à porter cas ils ne sont pas respirants, reconnaît Martine Aubry. Il y a une deuxième version plus respirante qui doit sortir bientôt », précise l’élue. En revanche, pour le style, il faudra faire avec le tissu fourni : « Pour ces matières aussi cela commence à être tendu. En gros, on prend ce que l’on nous donne », explique Floriane Gabriels. Un modèle unique donc. Enfin presque. Une partie des élastiques de maintien fournis sont en fait des bretelles de soutien-gorge. « Il y a quelques fanfreluches, ça fait un peu plus féminin », plaisante une bénévole.