Coronavirus dans le Nord : La surveillance du confinement s’effectue aussi par des patrouilles à cheval
CONTROLE•Depuis la mise en place du confinement, des patrouilles à cheval sont régulièrement mises en place par la police dans la métropole lilloise, mais aussi sur le littoralGilles Durand
L'essentiel
- Depuis le 18 mars, date du début du confinement, la brigade équestre de la police du Nord effectue aussi des contrôles dans l’espace public.
- « On véhicule un message moins répressif et une image plus positive de la police, mais ça ne nous empêche pas de verbaliser, nous aussi », explique un policier.
On savait la police très à cheval sur les contrôles. Dans le Nord, elle le prouve chaque jour grâce à la brigade équestre. Ainsi, depuis la mise en place du confinement, le 18 mars, une patrouille à cheval sillonne régulièrement la métropole lilloise, notamment dans les endroits un peu moins accessibles.
Et à chaque fois, c’est un petit événement. « On véhicule un message moins répressif et une image plus positive de la police, mais ça ne nous empêche pas de verbaliser, nous aussi », explique Alexandre à 20 Minutes.
Onze cavaliers et cinq chevaux
« Comme les autres services de police, la brigade équestre a été réduite et des effectifs ont été reversés dans l’espace publique pour faire du contrôle Covid-19 », souligne la Direction départementale de la Sécurité publique (DDSP).
Actuellement, cette « police montée » qui patrouille est constituée de onze cavaliers et de cinq chevaux, de race selle français ou cob normand, basés à Lille. « Les opérations de contrôles sont concentrées sur la métropole lilloise, surtout dans les espaces verts des grandes communes, là où il est difficile de circuler en voiture ou à vélo », précise la DDSP.
« Nous sommes à plus de 2,5 m de hauteur, ce qui fait que nous pouvons très vite repérer ce qui se passe et nous pouvons nous déplacer rapidement notamment dans les petits chemins », précise Alexandre.
Patrouilles sur le littoral
Pendant la période de vacances scolaires de l’académie de Lille, cavaliers et chevaux doivent d’ailleurs être envoyés parfois sur le littoral pour surveiller les plages.
En attendant, Alexandre, Laura et Emilie viennent de patrouiller à Ronchin, Lezennes et dans le parc du Héron à Villeneuve d’Ascq, pour finir par le bois de Boulogne à Lille.
« A la mi-journée, nous avons contrôlé une trentaine de personnes, sans verbaliser », indique Alexandre. Ce n’est pas toujours le cas lors de surveillance plus urbaine. Comme ce fut le cas dans le quartier de Lille-Wazemmes ou de Lille-Sud, la semaine dernière. « Ce sont traditionnellement des secteurs où il est plus difficile de se faire respecter », note Laura.
Bilan : 15 verbalisations avec une menace de mort à Wazemmes et une saisie de stupéfiants à Lille-Sud. « Dans ces cas-là, nous travaillons en complémentarité avec nos collègues », explique Alexandre.
« Un cavalier a remis en place des jeunes »
Mais en général, le pouvoir de dissuasion fonctionne. « C’est très rare de voir des individus engager un rapport de force avec un cheval », rappelle Emilie. Et avec le temps, le confinement est plutôt respecté. « Huit personnes sur dix sont en règle, signale Alexandre. On verbalisait davantage au début. »
Et parfois, ça ne laisse pas indifférent. « Un jour, j’ai vu de mon balcon un cavalier remettre en place des jeunes qui s’amusaient dans la rue, du côté de Rihour, témoigne un internaute à 20 Minutes. La leçon a été efficace. »