ECONOMIETensions chez Amazon et La Redoute, dans le Nord

Coronavirus : Suspicion de Covid-19, droit de retrait et débrayages, la tension monte chez Amazon et La Redoute

ECONOMIEDes salariés de site de production, dans le Nord, dénoncent le manque de respect de règles sanitaires liées au coronavirus
La plate-forme Amazon à Lauwin-Planque, dans le Nord (Archives)
La plate-forme Amazon à Lauwin-Planque, dans le Nord (Archives) - M.Libert / 20 Minutes
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • Des mouvements de protestations naissent dans certains sites de production du Nord contre les risques sanitaires liés au coronavirus.
  • A La Redoute, une vingtaine de salariés a refusé de prendre son poste.
  • Chez Amazon, une salariée est suspectée d’être touchée par le Covid-19.

Des ouvriers inquiets par la promiscuité au travail. Plusieurs usines de production, dans le Nord, ont connu ce mardi des mouvements de protestation contre les risques sanitaires liés au coronavirus, notamment les sites Amazon à Lauwin-Planque et La Redoute à Wattrelos.



Certains salariés ont ainsi tenté de faire jouer leur droit de retrait en évoquant le non-respect des règles sanitaires, considérant, par ailleurs, que leurs activités « n’étaient pas vitales pour la société ».

Refus de travailler

« Nous demandons l’arrêt de ces entreprises par respect pour la santé des salariés », note le délégué syndical CGT de la Redoute où sur le site de Wattrelos, près de Lille, une vingtaine de salariés a refusé de prendre leur poste, ce mardi matin.

« La direction a, certes, scindé les équipes pour passer de 120 à 40, mais les espaces restent très restreints et nous n’avons pas de masques », souligne la CGT qui dénonce le fait que « le siège soit totalement fermé et que les ouvriers du site doivent continuer à se côtoyer tous les jours ».

« Pour limiter le nombre de personne sur le site, seule la moitié du personnel est présente dans chaque équipe, alternativement une semaine sur deux, explique la direction de la Redoute. Les collaborateurs seront donc en chômage partiel à 50 % du temps. Nous avons aussi instauré un délai de quatre heures entre la fin du service de l’équipe du matin et la prise de poste de l’équipe d’après-midi. »

Environ 300 droits de retrait

Même tension sur le site logistique d’Amazon à Lauwin-Planque, près de Douai. « Environ 300 salariés ont exercé leur droit de retrait depuis dimanche car aucune mesure n’a été mise en place en matière sanitaire et ils sont 2.600 à travailler sur ce site », souligne la CGT.

L’union locale du syndicat a rencontré le sous-préfet de Douai, mardi après-midi, pour évoquer le problème. Contactée par 20 Minutes, la direction d’Amazon assure avoir mis en place les mesures sanitaires nécessaires, obligeant notamment les salariés à « désinfecter et nettoyer leur poste de travail ».

Suspicion de Covid-19

« Nos équipes travaillent pour s’assurer que nous pouvons continuer à livrer les clients les plus touchés, dont beaucoup n’ont aucun autre moyen d’obtenir des produits essentiels », assure Amazon.

Selon nos informations, un cas de Covid-19 est suspecté chez une salariée qui a travaillé sur le site de Lauwin-Planque, dans la nuit de lundi à mardi. « Elle est allée chez son médecin qui lui a conseillé de rester confinée. Elle en saura davantage dans huit jours », souligne une source.

« C’est totalement irresponsable de laisser travailler des centaines de personnes dans des sites dont l’activité n’est pas de première nécessité, mais le chiffre d’affaires passe avant la santé », déplore le syndicat Sud commerce qui dénonce aussi « l’absence de mesures sanitaires prise dans certains magasins de la grande distribution ».

« Il fallait prendre des mesures plus tôt »

« De nombreuses caissières dans la grande distribution continuent de travailler sans protections », renchérit l’union locale CGT de Tourcoing. Alors que le même genre de dysfonctionnements sanitaires a été signalé dans plusieurs usines de la métropole lilloise.

« Il fallait prendre des mesures plus tôt, dénonce Sud commerce. Les autorités ont un temps de retard. Les ouvriers n’ont pas à payer ce manque d’anticipation du gouvernement. »