Coronavirus à Lille : L’ambulatoire est la règle et l’hospitalisation l’exception
ÉPIDÉMIE•Un centre ambulatoire des maladies infectieuses dispense une vingtaine de consultations quotidiennementMikaël Libert
L'essentiel
- Environ 20 personnes malades du Covid-19 sont hospitalisées à Lille.
- La consultation ambulatoire reçoit 20 cas possibles par jour.
- Sur 500 dépistages, seuls 10 % se sont avérés positifs au coronavirus.
Pas de panique. Malgré l’augmentation du nombre de malades du Covid-19, y compris dans la région des Hauts-de-France, le centre hospitalier universitaire (CHU) de Lille n’a pas constaté de saturation de son dispositif mis en place pour lutter contre le coronavirus. Le nombre de patients hospitalisés porteurs de la maladie n’excède pas une vingtaine selon la direction de l’hôpital qui insiste sur les prises en charge en ambulatoire.
Ce mardi, 15 malades du Covid-19 étaient hospitalisés à Lille et cinq l’étaient à Tourcoing. « Une quinzaine d’autres sont en attente des résultats de leurs analyses », explique Frédéric Boiron, le directeur général du CHR de Lille. On est encore loin de remplir la cinquantaine de lits disponibles dans les différents services pour accueillir les patients contaminés au coronavirus. Et ce n’est pas si étonnant finalement, puisque les autorités sanitaires martèlent que « dans plus de 80 % des cas le coronavirus Covid-19 est bénin. »
« On se prépare au virage ambulatoire »
Du coup, les efforts sont plutôt orientés vers les prises en charge en ambulatoire, c’est-à-dire sans hospitalisation. Un centre ambulatoire de maladies infectieuses a d’ailleurs été ouvert au CHR. C’est là que sont envoyés par le Samu les cas possibles afin d’y être dépistés. Y passent chaque jour une vingtaine de personnes, un nombre qui n’a pas augmenté depuis le début de l’épidémie. « L’activité est soutenue, mais la majorité des malades ne le sont pas gravement et sont donc renvoyés se soigner à domicile avec une consigne de confinement de 14 jours », précise le professeur Karine Faure, la cheffe du service des maladies infectieuses.
« Ce n’est pas une gripette, la situation justifie la mobilisation », insiste Frédéric Boiron. « Le virage ambulatoire vers la médecine de ville, il faut s’y préparer », ajoute le professeur Patrick Goldstein, patron du Samu 59. Mais ils ne sont pas alarmistes pour autant : « Tous les patients décédés présentaient déjà de lourdes comorbidités », assure le Pr Faure. « On ne peut pas exclure de futures morts imméritées, comme pour la grippe, mais ce n’est pas encore arrivé avec le Covid-19 », enchaîne le chef du Samu. Autre argument pour atténuer la psychose : les dépistages. Depuis le début de cette crise sanitaire, les laboratoires du CHR ont réalisé plus de 500 tests sur des cas possibles de contamination. Environ 10 % seulement se sont avérés positifs.