SOCIALLa manifestation des « gilets jaunes » a connu des tensions, à Lille

« Gilets jaunes » à Lille : Au moins dix interpellations lors de la 67e manifestation de samedi

SOCIALLa manifestation nationale des « gilets jaunes » qui avait lieu à Lille, samedi, a connu quelques tensions et plusieurs interpellations
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • Plusieurs centaines de personnes ont répondu à l’appel national du mouvement des « gilets jaunes » à manifester à Lille, samedi, pour un 67e acte.
  • La manifestation a donné lieu à des débordements quand des militants ont refusé de suivre le parcours imposé par les forces de l’ordre.
  • Une figure du mouvement, Jérôme Rodriguez, a été interpellé à l’occasion d’un contrôle d’identité, avant la manifestation, puis remis en liberté dans l’après-midi.

Au moins dix personnes interpellées. Plusieurs centaines de manifestants ont répondu à l’appel national du mouvement des « gilets jaunes » à défiler à Lille, samedi, pour un 67e acte tendu. Près de 700 personnes, selon la préfecture, ont pris part au rassemblement, qui a commencé en début d’après-midi place de la République, à proximité du centre-ville.

Dans la foule se trouvaient des manifestants pour la plupart venus des Hauts-de-France, mais aussi de région parisienne ou même du Var. A côté des « gilets jaunes », de nombreuses personnes vêtues de noir, le visage dissimulé, se sont jointes au mouvement.

« Individus hostiles »

La manifestation a rapidement donné lieu à des débordements quand des militants ont refusé de suivre le parcours imposé par les forces de l’ordre. Ils ont tenté de suivre l’itinéraire souhaité, vers le centre-ville, interdit par un arrêté préfectoral de la veille.

Le directeur départemental de la Sécurité publique (DDSP) du Nord, Jean-François Papineau, a déploré auprès de l’AFP que des « individus hostiles (…) n’ont cessé de commettre des dégradations, en direction de mobilier urbain, et ont attaqué, à de nombreuses reprises, les policiers au moyen de jets de projectiles ». Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de grenades de désencerclement.

« Les policiers sont intervenus pour disperser à plusieurs reprises les groupes hostiles et ont procédé à neuf interpellations ayant donné lieu à garde à vue, et une interpellation ayant donné lieu à une vérification d’identité », a-t-il ajouté.

Jérôme Rodriguez arrêté, puis remis en liberté

« C’était important de montrer notre mobilisation, que nous attendons des réponses qui ne viennent pas depuis 15 mois », a déclaré Faouzi Lellouche, figure du mouvement, présent dans le cortège, qui a exprimé la « frustration » des manifestants de ne pouvoir suivre l’itinéraire déposé initialement.

« Le premier parcours faisait trois heures et 8 à 10 kilomètres, et celui que nous a imposé la préfecture faisait une heure et trois kilomètres », a souligné David Libeskind, avocat au barreau de Paris et défenseur de « gilets jaunes ». « C’est une manière de réduire la visibilité des « gilets jaunes » et une atteinte à la liberté de manifester, qui créent des tensions et des violences ».

Avant la manifestation, Jérôme Rodriguez, une autre figure du mouvement, a été interpellé à l’occasion d’un contrôle d’identité, ce qui a entraîné quelques échauffourées. Il a été remis en liberté dans l’après-midi. « C’est ciblé et gratuit, c’est juste pour dissuader et créer une tension », a regretté Faouzi Lellouche.