SOCIALPlus de 160 suppressions de postes, le plan social de Cargill sur le gril

Nord : Tensions autour du plan social de Cargill qui prévoit plus de 160 suppressions de postes

SOCIALLes relations s’enveniment entre le syndicat CGT et la direction de Cargill qui prévoit la suppression de plus de la moitié des postes de l’usine d’Haubourdin, près de Lille
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • L’entreprise agroalimentaire, Cargill, d’Haubourdin, près de Lille, est, depuis le 21 novembre, en négociation d’un plan social.
  • Le syndicat CGT, majoritaire dans l’usine nordiste, annonce une grève « qui pourrait être reconductible ».
  • Plus de la moitié des postes de l’usine – qui compte environ 320 salariés – doivent être supprimés.

La situation se tend chez Cargill. L’entreprise agroalimentaire d’Haubourdin, près de Lille, est, depuis le 21 novembre, en négociation d’un plan social prévoyant la suppression de postes pour plus de la moitié des 320 salariés que compte actuellement le site.

Ce lundi, les grèves, qui touchent régulièrement l’usine depuis l’annonce, reprennent. « Celle-ci pourrait être reconduite jusqu’à la fin de la semaine », souligne le délégué syndical CGT de l’usine d’Haubourdin.

Bras-de-fer autour des négociations

Dans le contexte de mouvement social actuel, un préavis de grève national a également été déposé pour mardi concernant deux des quinze sites de Cargill. Direction et salariés semblent avoir débuté un bras-de-fer autour du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) dont les négociations doivent se terminer le 27 février.

Seuls deux syndicats, la CFDT et la CFE-CGC, minoritaires dans l’usine, acceptent de participer aux réunions. « Ces réunions permettent des avancées substantielles, notamment sur le reclassement des gens », annonce la direction qui dénonce « la logique de contestation juridique de la CGT ».

Car le syndicat majoritaire espère toujours faire plier le géant de l’agroalimentaire. « La production de l’usine d’Haubourdin est fortement diminuée par les grèves à répétition. En décembre, elle a diminué d’environ deux tiers par rapport à décembre 2018 », assure le délégué syndical CGT.

Pour la direction, c’est la production liée à l’extraction d’amidon qui est « structurellement déficitaire depuis plusieurs années » sur le site. D’où l’annonce d’un « repositionnement de l’activité de l’amidonnerie ». « C’est une décision qui a été difficile à prendre, mais elle est indispensable si nous voulons offrir à ce site des perspectives d’avenir », soulignait Benoît Godé, président Cargill Haubourdin, lors de l’annonce des suppressions de poste.

Sanction disciplinaire contre un élu du personnel

Le climat est loin d’être serein puisque, selon la CGT, la direction est accusée d’« intimider le personnel en menaçant de fermer complètement le site d’Haubourdin et de faire pression sur les représentants du personnel ».

Un élu du personnel est d’ailleurs placé sous le coup d’une sanction disciplinaire, depuis jeudi. « Il a été soutenu par 110 salariés le jour de son entretien. Nous sommes dans l’attente de la décision de la direction », note la CGT qui affirme aussi que « le directeur a été mis dehors d’une assemblée générale du personnel ».

L’usine nordiste a été fondée en 1856. Elle est spécialisée dans l’extraction et la transformation de l’amidon de maïs. Cargill est une des plus grosses sociétés privées au monde et la famille Cargill fait partie du top 10 des fortunes du monde avec quatorze milliardaires en son sein, selon Forbes.