Lille : Bientôt une rue où les voitures devront rester derrière les cyclistes
MOBILITÉ•Une expérimentation basée sur ce qui existe déjà depuis longtemps chez nos voisins de Belgique et des Pays-Bas
Mikaël Libert
A Lille, en termes de mobilité à vélo, on sait parfois s’inspirer de ce qui se fait de bien ailleurs. C’est ainsi que, dans les semaines à venir, une « vélorue » va être ouverte dans le quartier de Fives à l’image de ce qui existe depuis longtemps déjà en Belgique ou aux Pays-Bas. Explications.
Une vélorue, c’est quoi ?
C’est une voie qui suit une logique inverse de ce qui se fait habituellement. « Dans une vélorue, ce sont les cyclistes qui ont la priorité. Si les voitures y sont tolérées, elles doivent néanmoins se caler sur les vélos », explique Yannick Paillard, président de l’association Droit au vélo (ADAV).
Les cyclistes peuvent rouler dans les deux sens et sont invités à ne plus se serrer sur les côtés mais, au contraire, à circuler au milieu de la route. Les véhicules à moteur, eux, ont interdiction de doubler les vélos. Les règles spécifiques de circulation sont inscrites au Code de la route et la vélorue disposera d’une signalétique particulière, marquage au sol et panneaux.
Où se trouve cette vélorue ?
Elle sera composée des rues de Phalecque et Cabanis, à Lille-Fives, une grande ligne droite de 745 m. « Le choix n’a pas été fait au hasard, il s’agissait déjà d’un axe à sens unique assez peu fréquenté par les automobiles mais très emprunté par les cyclistes pour éviter la rue de Lannoy qu’ils considèrent comme dangereuse », poursuit le président de l’ADAV.
Outre le fait que ces rues sont déjà des « voies apaisées », elles ont aussi été choisies en raison de la présence d’une école dans laquelle bon nombre d’enfants se rendent à vélo.
L’entrée en service est prévue mi-janvier. La Métropole européenne de Lille (MEL) a prévu de réaliser les marquages le 13 janvier, mais la date pourrait être modifiée en fonction des conditions météorologiques.
Est-ce la première d’une longue série ?
Pour l’instant, selon Yannick Paillard, il s’agit d’une expérimentation. « C’est mieux qu’un simple contre-sens cyclable mais moins bien qu’une vraie piste cyclable séparée de la route. Nous, ce que l’on souhaite, ce sont de véritables itinéraires cyclables, entre Villeneuve d’Ascq et Lille par exemple », reconnaît-il.
A Grenoble, Bordeaux et Strasbourg, de tels dispositifs existent déjà. Dans cette dernière ville, selon les journalistes de 20 Minutes présents sur place, la cohabitation entre cyclistes et voitures n’est pas toujours évidente sur les vélorues. « Il y a des habitudes à changer des deux côtés. Les automobilistes doivent apprendre à rester derrière les vélos qui, eux, doivent prendre assez confiance pour ne plus rouler sur les côtés », insiste Yannick Paillard.