Pas-de-Calais : La galerie du Temps du Louvre-Lens va se refaire une beauté
CULTURE•L’année 2020 risque de redonner un nouvel élan au Louvre-Lens avec notamment le projet de renouvellement de sa célèbre galerie du TempsGilles Durand
L'essentiel
- Inauguré en 2012, le musée du Louvre-Lens doit faire peau neuve, à partir de l’an prochain.
- Un appel à projets vient d’être lancé pour élaborer une nouvelle scénographie de la galerie du Temps, la salle d’exposition permanente.
- La direction vient de définir également de nouvelles orientations culturelles et scientifiques pour les dix prochaines années.
Après sept ans, la réfection. Inauguré en 2012, le musée du Louvre-Lens doit faire peau neuve à partir de l’an prochain. Principale cure de jouvence, le réaménagement de la galerie du Temps, cette salle d’exposition permanente dont le principe de gratuité est reconduit chaque année. « C’est devenu la promenade du dimanche pour des gens qui ne fréquentaient pas les musées », souligne la direction du Louvre-Lens.
Un appel à projets a été lancé pour élaborer une nouvelle scénographie avec un nouveau concept. « On souhaite revenir à l’idée du Louvre universel », souligne la direction du musée qui reste prudente sur le calendrier de ce vaste chantier. Ce qui est sûr, c’est que la zone géographique des œuvres présentées va s’ouvrir aux cinq continents. Le champ chronologique s’élargira, pour sa part, de la préhistoire à nos jours.
Une cité culturelle plutôt qu’un musée
Depuis son ouverture, cette galerie héberge en permanence 220 œuvres qui proposent un regard sur l’art indo-européen à travers l’Histoire. Avec le système de rotation, 419 œuvres majeures du Louvre ont ainsi séjourné à Lens.
Mais la rénovation de la galerie du Temps n’est pas le seul changement programmé. La direction du Louvre-Lens vient de définir de nouvelles orientations culturelles et scientifiques pour les dix prochaines années.
« Comme avec les deux expositions sur la Pologne, notre mission est de nous retrouver encore plus en résonance avec le territoire. Nous nous définissons plus comme une cité culturelle qu’un musée », explique le Louvre-Lens. En témoigne le développement de l’événement « Parc en fête » qui propose des animations autour du site, durant tout l’été.
Un visiteur sur cinq originaire du territoire de Lens
Car l’ADN de la fréquentation du lieu est constituée en majorité par les régionaux (65 %), avec un visiteur sur cinq originaire du territoire de Lens. En fait, ils ne sont que 10 % à venir de Paris et la direction craint même une baisse à partir de l’année prochaine, à cause de la réduction des TGV directs depuis la capitale, surtout le samedi.
« La dimension sociale du musée sera confortée avec, notamment, un travail sur le décrochage scolaire autour d’une équipe de 20 médiateurs », annonce le musée qui est désormais intégré dans le paysage lensois. Une nouvelle signalisation est prévue pour accéder plus facilement au site et découvrir, en même temps, le centre-ville de Lens. Un nouvel hôtel, à la place de l’ancien cinéma Art déco, l’Appolo, doit aussi sortir de terre.
Partenariat avec le Hellfest festival
Troisième musée le plus fréquenté de province avec, bon an, mal an, entre 450.000 et 500.000 visiteurs par an, le Louvre-Lens compte aussi sur 2020 pour ancrer sa réputation de musée « socioculturel » avec la prochaine expo printemps-été baptisée Noir. « Le noir dans l’histoire de l’art sera également un clin d’œil au territoire avec l’installation d’un grand mur de gueules noires », assure la direction.
Autre clin d’œil décalé, cette fois, aux amoureux de hard rock, sous forme d’un partenariat avec le Hellfest festival, au printemps 2020. La tournée Warm-Up du festival va faire étape au Louvre-Lens le dimanche 19 avril pour un week-end « dark ». Et, enfin, se profile à l’automne 2020, une exposition consacrée à Pablo Picasso et à ses liens ambivalents avec le Louvre. De quoi redonner vraiment un nouvel élan.