TELEVISIONA Lille, Martine Aubry est-elle une baronne du socialisme sans descendance?

Les 25 ans de Martine Aubry à Lille, passés au crible d’un documentaire sur France 3

TELEVISIONFrance 3 diffuse, ce lundi soir, un documentaire inédit sur les relations qu'entretient  Martine Aubry avec la ville de Lille depuis son arrivée à la mairie, il y 25 ans
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • Un documentaire de 52 minutes, baptisé Martine Aubry, la dame de Lille, sera diffusé ce lundi, à 23h sur France 3 Nord-Pas-de-Calais.
  • Il fait partie d'une série de quatre documentaires qui retracent la relation entre une ville et son maire.

Martine Aubry n’est guère habituée à se livrer devant les caméras. C’est peut-être la première fois de sa carrière politique que la maire (PS) de Lille se faire apprivoiser de la sorte par une caméra, en l’occurrence celle de la documentariste lilloise, Hélène Desplanques.

Le film de 52 minutes, baptisé Martine Aubry, la dame de Lille, sera diffusé ce lundi, à 23h sur France 3 Nord-Pas-de-Calais. Il fait partie d’une série de quatre documentaires qui retracent la relation entre une ville et son maire. Les parcours de Gérard Collomb à Lyon, Jean-Claude Gaudin à Marseille et Alain Juppé à Bordeaux ont également été décortiqués.

Une femme au caractère tranché

Seule différence avec ses homologues masculins au moment de la diffusion de ce documentaire, c’est que l’avenir de la maire de Lille reste suspendu à sa décision ou non de se représenter pour un 4e mandat aux municipales de 2020. Et la fin du film maintient subtilement le faux suspense.

Car Martine Aubry maîtrise sans doute mieux qu’aucun autre politique la culture de son image : une femme au caractère tranché, travailleuse, dont les valeurs sociales sont chevillées au cœur. Le portrait qu’en dresse Hélène Desplanques va plus loin et montre parfaitement comment elle a su modeler Lille à sa guise, notamment grâce à la culture dont elle fait une « fierté urbaine », et surtout un outil d’attractivité.

Vingt-cinq ans après avoir été parachutée à Lille, celle qui n’était alors que la fille de Jacques Delors est devenue l’incarnation politique d’une cité où la musique de L’Internationale a été composée à la fin du XIXe siècle et qui n’a quasiment connu que le socialisme depuis la fin de la guerre 14-18.

Une baronne sans descendance

« Je voulais dresser le portrait d’une double métamorphose : celle de Lille et celle de la dernière des socialistes, souligne Hélène Desplanques. Martine Aubry est à Lille depuis si longtemps que certains pensent qu’elle est née ici. C’est un peu une baronne sans descendance. »

Porté par la voix du comédien Jacques Bonnaffé, le film remarquablement écrit, montre le parcours d’une ancienne haut fonctionnaire, un temps embauchée chez l’industriel Pechiney avant de s’installer à Lille, sous la protection de Pierre Mauroy. Un quart de siècle défile au rythme des projets « bâtisseurs ».

« Vous ne me parlez jamais de ma mère !, regrette Martine Aubry face caméra. Elle était basque : dur avec les puissants et douce avec les faibles ». La maire de Lille estime avoir hérité de ce tempérament. Il est vrai que le consensus n’est pas l’art préféré de Martine Aubry. « On ne progresse pas avec des béni-oui-oui », dit-elle. Qu’en pensent ses adversaires et anciens collaborateurs ? Ils ont bien du mal à en dire du mal.