JUSTICELe syndicaliste de la Redoute n’avait pas le droit de manger un fruit

Un syndicaliste de La Redoute débouté par la justice pour avoir mangé une clémentine sur son poste de travail

JUSTICEUn employé de La Redoute a été débouté par les Prud’hommes de Roubaix alors qu’il contestait sa mise à pied pour avoir mangé une clémentine sur son poste de travail
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • Un délégué syndical CGT de l’entreprise de vente à distance La Redoute, dans le Nord, avait été mis à pied une journée pour avoir mangé une clémentine.
  • Il avait contesté sa sanction devant le tribunal des prud’hommes de Roubaix.
  • Il a été débouté, jeudi, de sa demande et condamné à payer un euro symbolique.

Il avait été mis à pied pour avoir mangé une clémentine près de son poste de travail. Un délégué syndical CGT de l’entreprise de vente à distance La Redoute a été débouté, jeudi, par le tribunal des prud'hommes de Roubaix, dans le Nord. Il contestait la sanction qui lui avait été infligée, la trouvant disproportionnée.

Le 7 novembre 2017, ce préparateur de commandes, âgé de 42 ans et qui travaille à La Redoute depuis 2004, s’est levé à 4h30 pour prendre son poste au site de logistique de Wattrelos à 6h. L’homme travaille au « picking », où les salariés alignés sur une chaîne de production prennent les marchandises importées et les scannent pour les envoyer aux clients.

« On effectue 600 gestes par heure »

« Vers 9h, une micropanne avait arrêté la chaîne, raconte-t-il à 20 Minutes. J’en ai profité pour manger une clémentine. Tout le monde mange quand il a une petite pause. C’est un poste pénible où on effectue 600 gestes par heure. »

Sauf que l’agente de maîtrise a repéré les pelures de clémentine qu’il avait pris soin de poser sur son poste de travail, « faute de poubelle », explique-t-il. On lui reproche d’avoir mangé son fruit hors du temps de pause prévu. Un geste qui enfreint le règlement intérieur, et fait courir le risque, à cause des épluchures et du jus, d’une « détérioration potentielle de la chaîne », souligne la direction qui l’accuse aussi « d’être allé chercher des sucreries en salle de pause sur son temps de travail deux mois plus tôt ».

Un euro symbolique

Résultat, un jour de mise à pied qui lui a fait perdre 70 euros. « Ça ne méritait pas plus qu’un rappel. Depuis que je suis entré à La redoute, je n’avais jamais été sanctionné auparavant », assure l’employé qui compte faire appel de la décision des prud’hommes.

Le tribunal a considéré que la sanction était graduée et condamne l’employé à verser un euro symbolique de dommages et intérêts.