Hauts-de-France : Bertrand promet la gratuité des TER les jours de pic de pollution
TRANSPORTS•Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, a annoncé la gratuité des TER les jours de pic de pollutionMikaël Libert
L'essentiel
- Les trains régionaux seront gratuits les jours de pic de pollution en Hauts-de-France.
- La métropole de Lille doit voter une mesure équivalente au conseil de vendredi.
- Pour rappel, il y a eu une soixantaine de jours de pic de pollution en 2018 à Lille.
Mardi, sur France 3, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a annoncé que les trains régionaux seraient gratuits les jours de pic de pollution. Vendredi, une délibération équivalente devrait être votée par le conseil de la Métropole européenne de Lille. Deux mesures qui enterrent sans doute une gratuité inconditionnelle des transports.
« Dès les prochains pics de pollution, les TER […] seront gratuits. C’est-à-dire qu’il n’y aura pas ce frein psychologique ou financier de se dire ''je prends ma voiture parce que le train […] va me coûter effectivement plus cher'' », a déclaré, mardi soir, Xavier Bertrand. Il y a quinze jours, le conseil régional des Hauts-de-France avait déjà voté la mise en place des tickets journée à un euro dans les transports en cars interurbains dans les mêmes conditions.
Une mesure équivalente au niveau métropolitain
Au niveau métropolitain, c’est vendredi que tout va se jouer. Le président de la Métropole européenne de Lille (MEL), Damien Castelain, avait déclaré, début septembre, qu’il présenterait une délibération devant le conseil pour instaurer la gratuité dans les transports les jours de pic de pollution. Il répondait à la maire de Lille, Martine Aubry, qui avait demandé « la gratuité dès 2020 pour les jeunes de moins de 18 ans, les étudiants, lycéens, les personnes en situation de handicap, les retraités à faibles revenus et la mise en place de la gratuité les jours des pics de pollution ».
La porte est donc ouverte à une exonération occasionnelle ou catégorisée. Sur une gratuité inconditionnelle, à l’image de ce qui a été fait à Dunkerque, le président de la MEL est plus prudent : « J’observe que les plus grandes métropoles françaises, dont Paris, y ont renoncé car il y a un effet d’échelle qui rend quasi insurmontable la gratuité intégrale à une collectivité de notre taille », a-t-il prévenu.
La fausse bonne idée de la gratuité inconditionnelle
Une réserve à laquelle souscrit d’ailleurs Stéphane Baly, conseiller métropolitain et candidat écologiste aux municipales à Lille : « Cela peut être séduisant sur le papier, mais il faut d’abord développer la qualité de l’offre avant la gratuité. L’enjeu est tout de même de 100 millions d’euros », rappelle-t-il.
D’autant que si Ilévia a investi autant d’argent pour installer des portiques anti fraude dans les stations de métro, ce n’est pas pour les laisser ouverts toute l’année : « En 2018, il y a eu plus de 60 jours de pic de pollution. Limiter la gratuité ces jours-là permet aussi de toucher des personnes qui n’utilisent pas les transports et, donc, de faire changer les mentalités », poursuit Stéphane Baly.
Une démarche de séduction des automobilistes qu’Ilévia va expérimenter, dès lundi, au travers de l’opération « Un mois sans ma voiture ». Au-delà des jours de pic de pollution, « il s’agit de lever les freins à l’usage des mobilités alternatives », explique-t-on à la direction d’Ilévia. Ainsi, 40 volontaires inconditionnels de la voiture se verront offrir un kit comprenant notamment un abonnement d’un mois au réseau de transport, des chaussures de marche ou encore le prêt d’une trottinette ou d’un vélo. Et l’initiative semble plaire puisque Ilévia a reçu pas moins de 2.300 candidatures.