VIDEO. Pas-de-Calais: Attention, vivre à la campagne comporte des risques, prévient (avec humour) le maire d'un village
RURALITE•La maire d’une commune du Pas-de-Calais a décidé d’installer une pancarte à chaque entrée de sa commune pour prévenir des nuisances sonores de la vie à la campagneGilles Durand
L'essentiel
- A Inchy-en-Artois, un village du Pas-de-Calais d'environ 630 habitants, des pancartes préviennet des risques de nuisances sonores de la vie à la campagne.
- Le maire a fait installer ces panneaux car il en a assez des récriminations de certains habitants concernant le bruit.
Vivre à la campagne, ce n’est pas de tout repos. Le maire d’un village du Pas-de-Calais d’environ 630 habitants prévient les nouveaux venus par une pancarte à chaque entrée de sa commune. Avec humour, mais aussi un certain agacement.
« J’ai été très énervé avec l’affaire du coq Maurice, dénonce Michel Rousseau, maire d’Inchy-en-Artois depuis 2004. On ne peut pas céder à ça ». Depuis 15 jours, il a décidé d’installer la même pancarte que celle de son confrère de Saint-André-de-Valborgne, dans le Gard.
« Bientôt, on va se plaindre de l’orage qui vous a réveillé »
Il y est inscrit : « Attention village français ! Vous pénétrez à vos risques et périls. Nous avons des clochers qui sonnent régulièrement, des coqs qui chantent très tôt, des troupeaux, certains ont même des cloches autour du cou, des agriculteurs qui travaillent pour vous donner à manger. Si vous n’aimez pas ça, vous n’êtes pas au bon endroit ! ».
Michel Rousseau l’avoue : il en a assez des récriminations permanentes pour le moindre bruit, même si « elles sont l’œuvre d’une minorité ». « Si on veut, tout est source de gêne, ironise-t-il. Bientôt, on va se plaindre du passage des oies sauvages dans le ciel ou de l’orage qui vous a réveillé. Quand les avions de l’ancienne base aérienne de Cambrai passaient le mur du son chez nous, il aurait fallu aussi protester auprès de l’armée ? ».
« L’affaire du coq, ce n’est pas nouveau »
Il y a trois ou quatre ans, un propriétaire du village a dû se débarrasser de son âne car il faisait trop de bruit. Régulièrement, Michel Rousseau est sollicité, à toute heure, « pour des problèmes de chiens, de coqs ou de cris d’enfants aussi ».
L’an dernier, une réunion a été organisée avec la gendarmerie pour trouver une solution. « Les gendarmes ont été clairs : s’ils sont appelés, ils viennent constater. S’ils considèrent qu’il n’y a rien de répréhensible, ils verbalisent la personne qui appelle », raconte le maire.
« L’affaire du coq qui fait trop de bruit, ce n’est pas nouveau. Il y a une quarantaine d’années, on avait dû faire face à une plainte similaire », se souvient un ancien élu d’une commune voisine.
« On a la chance d’habiter à la campagne »
« C’est vrai qu’un coq qui n’arrête pas de chanter, c’est fatigant, mais on a la chance d’habiter à la campagne », souligne Isabelle Leroy, élue à Inchy-en-Artois. Dans le gîte qu’elle loue, il lui arrive d’enfermer ses coqs dans le noir pour éviter qu’ils ne réveillent les locataires. « Mais c’est rare d’en arriver là, précise-t-elle. Les gens viennent ici en vacances en connaissance de cause ».
Pas forcément ceux qui viennent s’installer plus longtemps. « Il y a beaucoup de maisons en location et ça tourne beaucoup », note Michel Rousseau qui prône le dialogue plutôt que le conflit. « Je ne me réfère pas à la loi, mais à la logique. »
L’édile assure que lorsqu’il y a réellement tapage nocturne, il intervient : « J’ai demandé à certains jeunes d’arrêter de claquer des pétards la nuit. Ils l’ont fait. Mon rôle, c’est de faire respecter la bonne entente entre tout le monde, mais il faut vraiment que les gens comprennent ce qu’est la campagne ».