Nord: Terminée la défonce au proto pour les mineurs à Wattrelos
SANTE•Le maire de cette commune a pris un arrêté municipal interdisant la vente aux moins de 18 ansMikaël Libert
L'essentiel
- Wattrelos et La Madeleine interdisent la vente aux mineurs de protoxyde d’azote.
- Appelé aussi gaz hilarant, ce produit est détourné pour ses propriétés euphorisantes.
- Deux propositions de loi ont été déposées à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Le maire ne rigole pas. Le gaz hilarant, ou protoxyde d’azote, est désormais interdit de vente aux mineurs à Wattrelos, près de Roubaix, dans le Nord.
L’arrêté municipal, révélé par Nord Eclair et que 20 Minutes a pu consulter, a été pris lors du conseil municipal du 4 juillet dernier.
« Ce n’est pas acceptable de laisser ce produit en vente »
Parce qu’il n’existe pas (encore) de législation pour éviter que les jeunes se défoncent au protoxyde d’azote, le maire de Wattrelos, Dominique Baert, a décidé d’anticiper. A défaut de pouvoir en interdire la vente au grand public, l’élu a ciblé les moins de 18 ans. « Ce gaz, d’usage courant surtout dans nos cuisines, est détourné pour ses propriétés euphorisantes », dénonce le maire. « Ce n’est pas acceptable de laisser ce produit en vente et en détention libre pour notre jeunesse », a-t-il ajouté.
Sur le territoire de Wattrelos, les mineurs ont donc désormais interdiction d’en acheter, d’en détenir, d’en utiliser. Et les personnes majeures ont interdiction d’en vendre ou d’en offrir à un mineur. « C’est une question majeure de santé publique et de protection de notre jeunesse ! », a martelé Dominique Baert, premier maire à prendre une telle initiative.
Et son initiative pourrait bien faire tache d’huile. A La Madeleine, une commune proche de Lille, le maire Sébastien Leprêtre a emboîté le pas à son homologue de Wattrelos. « L’arrêté municipal de Wattrelos contre la consommation et la vente de protoxyde d’azote aux mineurs a son jumeau à La Madeleine », a-t-il déclaré sur Twitter.
Propositions de loi en attente
Huit sénateurs du Nord, dont Valérie Létard (Union centriste) et Frédéric Marchand (LREM), ont déposé, en avril, une « proposition de loi pour protéger les mineurs des usages dangereux du protoxyde d’azote ». Sauf que le texte n’est même pas encore passé en première lecture. « C’est tout le problème des groupes minoritaires, il faut soit attendre que l’initiative vienne de la majorité, soit la niche du groupe minoritaire. Cela pourrait être en fin d’année », confiait une source proche du dossier à 20 Minutes.
Une autre proposition de loi similaire avait été déposée, à l’Assemblée nationale cette fois, par le député LFI du Nord, Ugo Bernalicis. Mais elle non plus n’a pas encore été inscrite à l’agenda parlementaire pour être discutée.