Hauts-de-France: Bon pour l’économie mais moins pour l’environnement, le secteur du transport est en pleine croissance
ECONOMIE•Une étude de l’Insee sur le bilan économique de la région Hauts-de-France montre que le secteur du transport est en plein essor, au risque d’augmenter la pollution atmosphériqueGilles Durand
L'essentiel
- L’Insee a publié, ce jeudi, le bilan économique de la Région Hauts-de-France.
- Le secteur du transport est l’un des plus dynamiques avec, notamment, une hausse du trafic routier de marchandises.
- Cet essor économique dans le domaine du transport risque de provoquer une augmentation de la pollution atmosphérique.
Une bonne nouvelle peut en cacher une mauvaise. L’Insee présentait, ce jeudi, le bilan économique de la région Hauts-de-France. Un des points marquants de cette enquête, ce sont les indicateurs au vert dans le domaine des transports. Une bonne nouvelle pour la croissance, mais beaucoup moins bonne concernant la pollution atmosphérique.
Le constat est clair : en 2018, les chiffres du transport sont en forte hausse. Le trafic aérien progresse et atteint 5,9 millions de passagers à Beauvais et Lesquin (+5,7 % par rapport à 2017). Les ventes de voitures augmentent (+3 % avec 300.000 immatriculations).
Vitalité du trafic de marchandises
Et surtout, le transport routier de marchandises connaît une reprise significative (+7,5 %). Si ces phénomènes améliorent le PIB de la région, ils risquent, en revanche, de plomber un peu plus le bilan carbone.
« Historiquement, notre région est dynamique dans le secteur de la logistique, avec beaucoup d’entrepôts de marchandises et d’entreprises de distribution », note la Direction de l’Environnement (Dreal). Cette vitalité du trafic routier sur le réseau régional s’explique, notamment, par la vente par correspondance historique ou par les grands acteurs de la vente en ligne.
Est-ce à dire, par ailleurs, que le fret ferroviaire a moins la cote ? Impossible de le dire. « Il va devenir de plus en plus difficile de dresser un bilan de ce mode de transport car, avec la libéralisation du marché, on se heurte au secret commercial pour obtenir les données », explique la Dreal.
Moins de ventes de véhicules diesels
Hormis les camions, les voitures sont-elles aussi plus nombreuses sur les routes ? L’Insee ne peut répondre, mais elle constate que les ventes de véhicules neufs chez les particuliers progressent pour la cinquième année consécutive. L’augmentation la plus éloquente se remarque dans le département de la Somme (+28 %), sans explications particulières.
Est-ce vraiment si mauvais pour l’atmosphère ? « On note une inversion dans le choix des voitures, précise la Dreal. Six voitures neuves sur dix sont désormais des voitures à essence et quatre sur dix des diesels. C’était le contraire, il y a 4 ans. Et cette tendance est plus marquée dans la région qu’au niveau national. »
En résumé, les nouvelles voitures sont moins polluantes aux particules, mais les émanations de CO2 restent conséquentes car elles consomment parfois davantage, s’agissant souvent de SUV.