Lille: Près de 200 personnes évacuées du « squat cinq étoiles »
FAITS DIVERS•Cette opération de police a été organisée dans le cadre d'une décision de justice datant de juillet 2018Mikaël Libert
Mardi matin, le préfet du Nord a décidé de l’évacuation de locaux désaffectés à Lille connus sous le nom ironique de « squat cinq étoiles ». Au moment de l’intervention des forces de l’ordre, 180 personnes occupaient les lieux, a-t-on appris auprès de la préfecture.
Le « squat cinq étoiles », ce sont les locaux désaffectés du bailleur social Partenord situés à l’angle des rues Jean-Jaurès et de Valenciennes. L’endroit était occupé depuis 2017 par des personnes sans domicile, majoritairement originaires d’Afrique. Saisie par le propriétaire des lieux, la justice avait rendu une ordonnance d’expulsion, le 5 juillet 2018. C’est sur la base de cette décision que le préfet a ordonné, ce mardi, dès 6 heures du matin, d’évacuer tous les occupants illégaux du squat.
La préfecture évoque une « urgence sanitaire »
Les autorités justifient cette intervention par « l’urgence sanitaire créée par les conditions de vie indignes et insalubres » sur le site. La préfecture précise qu’elle va procéder « à l’éloignement » des personnes présentes illégalement sur le territoire, lesquelles ont été emmenées dans différents centres de rétention (CRA).
Sur les 180 personnes évacuées, celles qui ne font pas l’objet d’un arrêté de reconduite à la frontière seront prises en charge dans des centres d’accueil pour demandeurs d’asile ou dans des centres d’accueil et d’orientation.
Pour maître Ruef, l’avocate des migrants du squat, cette « évacuation n’est pas illégale, mais elle est dégueulasse », a-t-elle déclaré à l’AFP. De son côté, le député LFI du Nord, Adrien Quatennens, a déploré « des mois d’inaction des pouvoirs publics » en amont de cette évacuation et une criminalisation de « celles et ceux qui fuient la guerre et la misère ».