TRANSPORTLes Hauts-de-France anticipent l’ouverture à la concurrence des trains

Hauts-de-France : La région anticipe l’ouverture à la concurrence des trains

TRANSPORTEnviron 20 % les lignes de TER de la région vont être ouvertes à la concurrence dès 2020
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • Les Hauts-de-France vont ouvrir 20 % des lignes TER à la concurrence dès 2020.
  • La région anticipe la réglementation européenne qui fixe la date d’ouverture à la concurrence de 100 % des lignes à partir de 2023.
  • La région assure qu’il n’est pas question pour elle de faire des économies sur le train.

«Piquer aux fesses le SNCF ». La région des Hauts-de-France a fait savoir son intention d’ouvrir une partie de ses lignes de TER à la concurrence d’ici à un an. En ce sens, elle anticipe une directive européenne qui va de toute façon rendre cette ouverture obligatoire en 2023. Pour le vice-président de la région en charge des transports, Franck Dhersin, cette initiative va « obliger la SNCF à réagir ».

Même s’il jure qu’il est attaché à la SCNF, Franck Dhersin assure qu’elle ne fait pas le job dans sa région. « Aujourd’hui, ça ne marche pas. Environ 20 % des trains chez nous sont en retard, les voyageurs sont très mal informés et ils sont parfois obligés de voyager debout », déplore-t-il. Pire, « les efforts tarifaires pour attirer de nouveaux clients dans les trains pourraient être annihilés en raison de ces problèmes », ajoute-t-il. C’est pour cela qu’il voit en l’ouverture à la concurrence une opportunité de « piquer aux fesses » le transporteur historique.

« Pas question de faire des économies »

Car Franck Dhersin l’assure, « il n’est pas question de faire des économies. Notre seul souhait est de satisfaire les voyageurs ». Il martèle au passage qu’il n’y aura « aucune fermeture de ligne ». En revanche, au niveau des horaires, le vice président glisse qu’il « n’y aura pas forcément une réponse train mais peut-être, à terme, une solution bus et train ».

Concrètement, une dizaine de lots de lignes de TER vont être soumis aux déclarations d’intérêt des compagnies, y compris la SNCF. L’appel d’offres ne pourra intervenir qu’après un délai légal d’un an à partir d’aujourd’hui. Il se passera ensuite 18 mois avant que les lots soient attribués. Mais on ne verra cependant pas circuler de TER d’une autre compagnie que la SNCF avant fin 2022. Et, de toute façon, cela ne concernera que 20 % les lignes régionales, « un volume suffisant pour mesurer les conséquences positives ou négatives de la concurrence », estime Franck Dhersin.

Le souci, c’est que la SNCF fait de la rétention d’informations selon la région. « Nous avons saisi l’Arafer [Autorité de régulation des activités ferroviaires] parce que la SNCF ne nous fournit pas les données nécessaires pour que nous puissions disposer d’un diagnostic clair de la situation », déplore le vice président aux transports. C’est aussi pour cela que, selon la région, si les grandes lignes du projet sont tracées, le reste est encore un peu flou.