Lille: Ils inventent une appli pour éviter les amendes de stationnement
SOCIETE•Une société Belge a développé une application pour smartphones « pour en finir avec les amendes de stationnement »Mikaël Libert
L'essentiel
- L’application Seety promet d’en finir avec les amendes de stationnement.
- Les utilisateurs sont invités à signaler la présence d’agents verbalisateurs.
- Signaler les contrôles dans les transports en commun est un délit.
C’est un postulat alléchant. L’application mobile Seety est désormais utilisable à Lille. Elle a été imaginée par un Bruxellois qui en avait assez de se prendre des prunes de stationnement. Le concept est simple, basé globalement sur celui de l’avertisseur GPS Coyote. Au lieu d’indiquer les « zones à risque », Seety informe ses utilisateurs sur la présence de pervenches dans les parages.
« Plus de 250 signalements de contrôles reçus chaque jour » à Paris
Un an après sa mise en service à Paris, Seety affirme avoir « plus de 60.000 utilisateurs » dans la capitale française. Pas étonnant quand on voit que le fondateur, Hadrien Crespin, promet que son application permet d’en « finir avec les amendes de stationnement ». Seety répertorie les zones de parking dans une ville et les indiquent sur une carte en fonction de plusieurs critères : payant, gratuit ou a disque.
Rien de révolutionnaire. L’intérêt se cache dans la possibilité donnée aux utilisateurs d’indiquer en temps réel la présence d’agents verbalisateurs. Plus la communauté est grande, et plus les informations sont nombreuses et fiables. Grâce à ces données, Seety détermine aussi « les risques de contrôles » en fonction « des heures de la journée ». Et cette option cartonne avec « plus de 250 signalements de contrôles reçus chaque jour » à Paris.
L’équivalent dans les transports en communs a été interdit
A nos confrères de La Voix du Nord, le fondateur de Seety s’est défendu de vouloir encourager la fraude : « Notre but n’est pas d’inciter les gens à ne pas payer mais de leur indiquer clairement les règles de stationnement », assure Hadrien Crespin. D’ailleurs, à la mairie de Lille, on accueille la nouvelle plutôt bien : « On prend cela avec philosophie car cela va plutôt dans le sens du paiement du stationnement », assure Jacques Richir, l’adjoint en charge du stationnement. Même constat pour l’avocat Lillois Antoine Régley : « Le fait de savoir qu’il y a des bleus dans les parages va vous inciter à payer et, de fait, faire cesser l’infraction ».
Le parallèle pourrait être fait avec un phénomène qui avait touché les transports en commun. Sur les réseaux sociaux, des comptes avaient été créés pour signaler la présence de contrôleurs sur le réseau RATP. En réaction un article de la loi contre la fraude dans les transports a instauré le délit de « diffuser […] tout message de nature à signaler la présence de contrôleurs ou d’agents de sécurité employés ou missionnés par un exploitant de transport public de voyageurs ». La sanction encourue est de deux mois d’emprisonnement et 3.750 € d’amende. « Dans ce cas, cela ne s’applique par. Et quand il n’y a pas de texte de loi, il n’y a pas d’illégalité », souligne maître Régley.