Nord: Une altercation, deux blessés, deux versions radicalement opposées
FAITS DIVERS•Une enquête de police a été ouverte après que deux personnes en sont venues aux mains près de LilleMikaël Libert
L'essentiel
- Une enquête a été ouverte après un différend routier près de Lille le 19 mars.
- Une automobiliste de 50 ans affirme avoir été frappée par un élu.
- L’élu en question livre une tout autre version des faits.
Qui de l’œuf ou de la poule ? Celui qui peut répondre à cette question saura sans doute déterminer les responsabilités dans cette affaire. Le 19 mars, une femme et un homme ont été blessés dans ce que l’on peut qualifier de différend routier dans une commune de la métropole lilloise. Les seuls points sur lesquels leurs versions s’accordent sont la date et le lieu.
Version 1, Mme D.
Le 19 mars, vers 9h, Mme D, 50 ans, se rend à son travail en voiture. De son propre aveu, elle double « un peu vivement » une voiturette dans une petite rue en sens unique située en zone 30 km/h. Elle s’arrête au stop et se fait interpeller par la conductrice de la voiturette qui tape à son carreau. La conductrice est rejointe par un joggeur. « Il m’a ordonné de baisser ma vitre. Comme il me faisait peur, j’ai refusé. Alors il a essayé de casser mon rétroviseur et de tordre mes essuie-glaces. Je suis sortie pour défendre mon bien et comme il a refusé d’arrêter, je lui ai donné une claque pour le calmer », assure Mme D. Selon elle, en réaction, l’homme lui a « explosé la tête d’un coup de poing violent ». Police, pompiers, hôpital, opération, fin de la version 1.
Version 2, Mr F.
Le 19 mars, vers 9h, M. F, 44 ans, discute avec des riverains de son quartier en partant faire son jogging. « On a vu débouler Mario Kart à 90 km/h dans une rue à 30 km/h », assure cet adjoint au maire en charge de la Sécurité. Selon lui le bolide s’est ensuite arrêté dans un crissement de pneus à cause d’un embouteillage. Pour rappeler à l’automobiliste les règles de conduite, M. F. tape aux carreaux de la voiture pour lui parler et, ce faisant, « déplace son rétroviseur ». « Elle refusait d’ouvrir alors j’ai sorti mon téléphone pour photographier la voiture et appeler la police. Elle est sortie de sa voiture et m’a porté un coup de poing. J’ai mis mes bras en avant pour la repousser et c’est là qu’elle s’est effondrée au sol face contre terre », assure l’adjoint. Police, pompiers, hôpital, opération, fin de la version 2.
La police entre dans la boucle
Chacun est ensuite allé déposer plainte de son côté dans les jours qui ont suivi. Lui, avec plusieurs témoignages en sa faveur et quatre jours d’ITT prescrits par un médecin légiste. Elle n’avait pas consulté de médecin légiste lorsque la police a enregistré sa plainte mais elle a tout de même été opérée pour « une fracture du nez et déviation de la cloison ».
« Moi je n’ai pas de témoin puisque j’étais dans le camion de pompiers. Je suis au bout du rouleau », déclare Mme D. à 20 Minutes. « Je ne sais pas ce qu’elle cherche mais j’irai au bout, c’est mon honneur qui est en jeu », rétorque M. F. D’ici peu, la police devrait organiser une confrontation entre les deux protagonistes.