LOGEMENTLa Fondation Abbé Pierre s’invite dans le débat sur Saint-Sauveur à Lille

Lille: Quand la Fondation Abbé Pierre s’invite dans le débat sur Saint-Sauveur

LOGEMENTLa Fondation a remis son rapport annuel sur l’état du mal logement, notamment dans les Hauts-de-France
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • Près de 400.000 personnes concernées par le mal-logement en Hauts-de-France.
  • Environ 30.000 demandes de HLM par an rien que sur la métropole Lilloise.
  • Pour la Fondation Abbé Pierre, il faut construire, y compris à Saint-Sauveur.

«Il faut construire davantage ». C’est, globalement, la conclusion de la Fondation Abbé Pierre lorsqu’elle évoque l’état du mal-logement dans la région des Hauts-de-France en 2019. Un constat qui vaut aussi pour Lille, particulièrement dans le dossier polémique de l’aménagement de la friche Saint-Sauveur.

Près de 400.000 personnes concernées par le mal-logement

Le « mal-logement », comme l’entend la fondation Abbé Pierre, cela comprend différents cas de figure. Cela va des personnes sans abri aux occupants d’habitations insalubres. Cela concerne aussi bien le parc locatif public que le privé. « Le croisement de plusieurs chiffres laisse estimer à 10.000 environ le nombre de personnes sans domicile dans la région », affirme la fondation dans son rapport 2019. A cela, toujours à l’échelle régionale, il faut donc ajouter les occupants des « 200.000 logements du parc privé considérés comme potentiellement indignes » ainsi que les 180.000 familles en attente d’un logement social.

Sur le territoire de la Métropole européenne de Lille (MEL), on dénombre 30.000 demandes annuelles de logement social en premier accès. En raison d’un parc saturé, le délai moyen d’attente est de près d’un an. « Le constat est simple, il n’y a pas assez de logements, il faut donc en construire davantage », remarque Stéphanie Lamarche-Palmier, directrice de l’agence régionale de la fondation Abbé Pierre.

« Aux opposants, je leur demanderai d’abord où ils habitent »

Alors, quand on lui parle de la polémique autour de Saint-Sauveur, cette dernière ne mâche pas ses mots : « Aux opposants, je leur demanderai d’abord où ils habitent. Des logements sociaux, il faut en construire, y compris à Saint-Sauveur où il existe beaucoup de services à proximité », martèle la directrice.

Dans les avis recueillis lors de la seconde consultation publique au sujet du projet Saint-Sauveur, beaucoup réclamaient que l’endroit soit transformé en une sorte de poumon vert. « Faire de toute cette surface un parc, c’est peut-être ne pas prendre en compte la réalité de l’état des lieux du logement », poursuit Stéphanie Lamarche-Palmier.

Pour tâcher de remédier autant que possible au mal-logement dans une ville comme Lille, l’une des solutions est « la densification ». « On manque notamment de logements abordables et de petits logements. Il faut faire en sorte que les plus fragiles ne soient pas les derniers servis », assure la directrice. Selon la fondation, le marché « fonctionne aujourd’hui comme une centrifugeuse qui sélectionne les candidats les plus solvables et refoule les autres vers des solutions précaires ».