SANTELille au cœur d’un dispositif unique autour des victimes de psychotraumas

Lille au cœur d’un dispositif unique autour des victimes de psychotraumatismes

SANTEUn Centre national de ressources et de résilience a été inauguré au CHRU de Lille
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • Le Centre national de ressource et de résilience a été inauguré au CHRU de Lille.
  • Le projet doit permettre d’approfondir la connaissance du psychotraumatisme.
  • Plusieurs centres en France vont collaborer autour des thématiques qui leur sont propres.

Nicole Belloubet, ministre de la Justice, et Agnès Buzyn, ministre de la Santé, ont inauguré, ce vendredi, le Centre national de ressource et de résilience (CNRR), à Lille. Il est provisoirement installé dans des locaux de l’Institut cœur-poumons du centre hospitalier avant de prendre ses quartiers en centre-ville, boulevard de la Liberté, à deux pas de la police judiciaire.

« Augmentation de l’exposition aux violences d’une partie de la population »

Derrière ce nom se cache un vaste dispositif dont l’unique but est de mieux connaître, mieux appréhender et mieux communiquer autour des victimes de psychotraumatismes. Et si la vocation du CNRR est noble, les raisons de sa création sont plus fatalistes, liées à « une augmentation de l’exposition aux violences d’une partie de la population » et à la progression « des conséquences sur la santé psychique et physique générées par ces phénomènes ».

C’est le Centre hospitalier de Lille qui a été désigné pour coordonner et héberger le CNRR dont la création entre dans le cadre du plan interministériel d’aide aux victimes. L’idée étant de mutualiser connaissances et ressources dans de nombreuses disciplines médicales, des sciences humaines, judiciaires ou administratives, comme les assurances. « Les centres collaborateurs ont tous leur spécialité. Par exemple à Tours, les violences conjugales et les violences faites aux femmes. A Lyon la justice et le droit des assurances. A Caen, les neurosciences », cite le professeur Guillaume Vaiva, psychiatre et porteur scientifique du CNRR.

Victimes et familles des victimes

Le public concerné est assez large. Globalement, toutes les personnes souffrant de troubles post-traumatiques à la suite, par exemple, d’actes de terrorisme. « Cela concerne aussi les familles de victimes, lesquelles sont souvent démunies sur ce qu’elles peuvent faire pour aider les personnes traumatisées », poursuit le professeur.

En fédérant les centres existants, le CNRR disposera donc de bases de données pluridisciplinaires qui lui permettront plusieurs choses. Distiller les « bonnes pratiques » pour la prise en charge des troubles post-traumatiques. « Les victimes de traumas psychiques peuvent facilement tomber sous la coupe de pseudo-soignants parfois sectaires », assure Guillaume Vaiva.

Logiquement, l’autre point important concerne la formation des professionnels et l’élaboration d’outils pédagogiques : « Il est primordial que les soignants entendent le discours de victimes dès leur formation à l’école par exemple », insiste le professeur Thierry Baubet, lui aussi porteur scientifique du CNRR. Mais il s’agit aussi de communiquer à l’intention des victimes : « Il existe une grosse lacune dans l’information pour les rescapés en France », constate-t-il.