Lille: 97% des trésors du musée d’Histoire naturelle sont cachés
CULTURE•A l’étroit dans son bâtiment actuel, le musée d’Histoire naturelle pousse les murs en attendant un futur agrandissementMikaël Libert
L'essentiel
- Le musée d’Histoire naturelle remet au goût du jour son espace géologie.
- Un projet d’agrandissement a été validé par la municipalité de Lille.
- Seulement 3 % des collections sont actuellement exposés au public.
Un esprit jeune dans un vieux musée. Cela fait 123 ans que le musée d’Histoire naturelle de Lille est installé dans ses locaux de la rue de Bruxelles. Si l’équipe actuelle fait de son mieux pour changer son image poussiéreuse, il reste un problème de taille qui ne se règle pas qu’avec de la bonne volonté : le manque de place. En attendant un agrandissement promis par la municipalité, la conservatrice, Judith Pergamin, et ses troupes rationalisent l’espace.
La part belle aux dinosaures
Il y a quelques jours, le musée d’Histoire naturelle (MHN) a inauguré la nouvelle scénographie de son espace géologie. « L’ancienne datait de 2002 et avait un peu vieilli, reconnaît la conservatrice. Il s’agissait de redonner de la cohérence et de visibilité aux thématiques exposées. » Ce nouvel espace est consacré au jurassique et aux dinosaures, des mots qui parlent aux visiteurs. Exit la « forêt carbonifère » qui ne trouvait pas forcément son public. « Il y a aussi l’aménagement d’espaces de repos et des livres sur les dinosaures mis à disposition des visiteurs », poursuit Judith Pergamin.
La conservatrice assure qu’il faudrait plusieurs Louvre pour exposer toutes ses collections : « Nous ne montrons au public que 3 % des 450.000 objets inscrits à l’inventaire du musée », reconnaît-elle. Dans les réserves dorment des trésors qui vont de la petite coquille à la grosse bête : insectes en tous genres, bison de 3m de haut, dromadaire, élan et même deux rhinocéros.
Un agrandissement, oui. Mais quand ?
Si tout n’a pas vocation à être exposé, l’annexion future des locaux mitoyens de la MRES permettra de sortir des cartons un paquet de nouveautés. « L’idée est d’augmenter les espaces d’expositions et de ne plus être uniquement un musée d’histoire naturelle mais plutôt un musée de l’homme, de la nature et des civilisations », assure la conservatrice. L’entrée va migrer rue Gosselet, notamment pour que le musée puisse avoir un véritable espace d’accueil.
Sauf qu’il n’y a pas de calendrier précis pour la réalisation de ces travaux d’envergure. Alors, en attendant, la conservatrice et son équipe de punks travaillent l’originalité du lieu : « Il y a beaucoup de musées dans le secteur, il faut se renouveler et proposer un côté un peu décalé pour se démarquer », insiste Judith Pergamin. Soirées électro, spéciale Halloween et même, ce jeudi soir, une nocturne Saint-Valentin.