Lille: La manifestation des syndicats et gilets jaunes se termine dans le gaz
SOCIÉTÉ•Plusieurs milliers de personnes ont défilé pour alerter le gouvernement sur « l’urgence sociale »Mikaël Libert
L'essentiel
- Près de 3.000 personnes ont défilé à Lille à l’appel de plusieurs syndicats.
- Des « gilets jaunes » ont rejoint le mouvement.
- Les forces de l’ordre ont utilisé des lacrymogènes pour disperser les manifestants.
Ce mardi, plusieurs syndicats ont lancé un appel national à manifester pour demander, notamment, davantage de justice fiscale. A Lille, comme ailleurs en France, de nombreux « gilets jaunes » ont rejoint le cortège, prônant une « convergence des luttes ».
La « grève générale » de ce 5 février a commencé tôt dans la métropole Lilloise. Ce sont les chauffeurs de VTC qui ont ouvert bal vers 7h, en organisant une opération escargot sur l’autoroute A1 depuis Lesquin jusqu’à Lille.
Rendez-vous manqué avec Xavier Bertrand
Dans la foulée, menés par leur leader local, Alexandre Chantry, les « gilets jaunes » ont tenté une opération coup de poing au siège de la région des Hauts-de-France. Vers 10h, ils étaient une quinzaine à avoir pénétré dans le hall de l’institution avec la ferme intention de rencontrer Xavier Bertrand, le président (LR) de région. Manque de chance, la plupart des élus régionaux étaient à Amiens pour assister à une commission permanente. « Nous leur avons proposé un rendez-vous dans l’après-midi avec le président ou un autre, le lendemain. Les deux ont été refusés », a-t-on affirmé au Conseil régional.
En début d’après-midi, la manifestation intersyndicale est partie de la Porte de Paris vers 14h30. Le cortège de près de 2.500 personnes a été rapidement étoffé d’environ 200 « gilets jaunes » selon les chiffres des autorités. Les banderoles des syndicats criaient à « l’urgence sociale », appelant le gouvernement à augmenter, notamment, les salaires, les retraites et faire davantage pour la protection sociale. En tête de manif, les « gilets jaunes » sont restés sur leurs revendications habituelles, à savoir la démission du gouvernement et la mise en place d’un Référendum d’initiative citoyenne (RIC).
Un parcours étonnamment court et des gaz lacrymogènes
Chose inhabituelle, la marche s’est arrêtée au niveau de la place de l’Opéra au lieu d’emprunter le parcours traditionnel qui se termine place de la République, devant la préfecture. Si les syndicalistes se sont plutôt rapidement dispersés, quelques centaines de personnes, majoritairement des « gilets jaunes », se sont regroupées sur la Grand-place dans l’idée de poursuivre la manifestation vers la rue Nationale. Les vitrines de plusieurs agences bancaires ont été taguées de slogans anticapitalistes.
C’est à ce moment que les forces de l’ordre leur ont bloqué le passage, intimant l’ordre aux manifestants de se disperser. De nombreuses grenades lacrymogènes ont été lancées pour évacuer les « gilets jaunes » de la place. Les manifestants restants se sont ensuite repliés du côté du Zénith et du Grand Palais. Là encore, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène et le gros de la troupe s’est finalement divisé en petits groupes.