JUSTICEResponsabilité de la direction «envisagée», après un décès dans une crèche

Lille : La responsabilité de la direction «envisagée», après un décès dans une crèche

JUSTICELe ministère public a demandé un supplément d’enquête pour déterminer d’éventuelles responsabilités à propos de la mort d’un bébé de 4 mois dans une crèche d’Hellemmes, en 2013
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • Le 1er octobre 2013, un nourrisson de 4 mois était décédé dans une crèche d’Hellemmes, à Lille.
  • Une instruction judiciaire avait été ouverte quelques mois plus tard pour homicide involontaire.
  • Après la mise en examen d’une auxiliaire de puériculture, la justice va désormais se pencher sur une éventuelle responsabilité de la direction de la crèche.

Qui est responsable de la mort du petit Tahina ? L’enquête, ouverte après la mort d’un bébé dans une crèche d’Hellemmes, à Lille, connaît un rebondissement judiciaire inhabituel.

Alors que l’instruction devait se clore en décembre, plus de cinq ans après les faits, le ministère public a demandé un supplément d’enquête concernant cette affaire qui a marqué le secteur de la petite enfance. Cette fois, c’est la responsabilité de la direction qui est visée.

Enquête pour homicide involontaire

Rappel des faits : le 1er octobre 2013, un nourrisson de 4 mois, Tahina, était retrouvé mort dans son lit, lors d’une sieste. A la suite de ce drame, les parents ont remué ciel et terre pour qu’une enquête soit ouverte.

En juin 2014, une information judiciaire était ouverte pour homicide involontaire. Près de trois ans plus tard, en février 2017, une auxiliaire de puériculture était mise en examen. Elle avait reconnu avoir placé l’enfant sur le ventre pour la sieste. Un geste qui risque d’être reconnu comme une faute professionnelle lors du procès. L’enfant était mort d’asphyxie, en partie étouffé par son vomi.

Mais la famille devra encore patienter pour assister à l’audience qui doit se tenir au tribunal correctionnel de Lille. Fin d’année 2018, la juge d’instruction a souhaité clore l’enquête avec cette unique mise en examen. Or, le ministère public, en la personne de la substitut du procureur, a formulé un réquisitoire supplétif, c’est-à-dire, un supplément de l’enquête.

Défaillances et de négligences

« C’est une démarche assez rare et dont nous nous félicitons, souligne l’avocate des parents, Me Laurence Bedossa, contactée par 20 Minutes. Ça prouve que la substitut a lu le mémoire que j’ai envoyé pour réclamer l’élargissement des responsabilités dans ce décès. Nous sommes en face de défaillances et de négligences concernant l’organisation générale de la surveillance des enfants. »

Combien de temps prendra encore cette nouvelle enquête ? « Il n’y a pas de délai, note l’avocate. Seule certitude, l’éventuelle responsabilité du personnel de direction est enfin envisagée, comme nous le demandons depuis des mois ».

Le ministère public souhaite également déterminer quelle collectivité territoriale était responsable de l’établissement, au moment des faits.