Vendée Globe: Thomas Ruyant se fait construire un bateau pour jouer les premiers rôles en 2020
INTERVIEW•Le skipper nordiste est plein d’ambitions pour le prochain tour du monde en solitaire et sans escale qui aura lieu dans deux ans…François Launay
L'essentiel
- Thomas Ruyant rêve déjà du prochain Vendée Globe.
- Pour jouer les premiers rôles en 2020, le marin nordiste a décidé de faire construire son propre bateau.
- Reste à trouver un partenaire prêt à l’accompagner dans ce projet ambitieux.
Il s’était promis d’y retourner. Après avoir été contraint à l'abandon en 2016 sur son premier Vendée Globe, Thomas Ruyant prépare déjà la prochaine édition du célèbre tour du monde à la voile en solitaire et sans escale. En 2020, le skipper nordiste prendra le départ avec un bateau ultramoderne qu’il est en train de faire construire. Un projet ambitieux pour lequel il recherche encore un partenaire. Il explique à 20 Minutes les différentes étapes de ce nouveau projet.
Pourquoi avez-vous décidé de faire construire votre bateau ?
Ça fait un an que ça a germé dans nos têtes avec mon équipe. Aujourd’hui, on a un Vendée Globe où il n’est pas si simple de se qualifier. Il n’y a que 30 places sachant que c’est une course qui fait le plein. Mais avec un bateau neuf, on est sélectionné d’office. Avec ce bateau, on bascule dans un autre monde. Avant de le construire, on a travaillé pendant six mois pour réfléchir à ce que l’on voulait faire avec des architectes, un bureau d’études. J’espère qu’on est en train de construire le bateau le plus rapide du monde. La construction a été lancée en juillet.
Où est fabriqué ce bateau ?
En Italie, près de Milan. La coque est fabriquée là-bas. La quille est faite en France, le mât en Bretagne. On s’occupe de la maîtrise d’ouvrage, on réceptionne toutes les pièces à Lorient [où le Nordiste vit et s’entraîne] et on assemble le tout.
Combien ça coûte ?
Faire un bateau, ça coûte beaucoup de sous donc j’ai dû m’entourer. Il y a un groupe d’investisseurs qui m’accompagne. Ce sont des gens qui avaient envie de me voir rebondir après le dernier Vendée Globe. Le bateau en lui-même coûte autour de cinq millions d’euros. Mais en tout, pour arriver jusqu’au Vendée Globe, il faut ajouter cinq millions d’euros. Il faut maintenant qu’on trouve le budget de fonctionnement. Aujourd’hui, on n’a pas de partenaire. Mais on est train de proposer un projet unique, clé en main et on est les seuls à faire ça. Le Vendée Globe multiplie par dix l’investissement en termes d’exposition. C’est un carton.
Vous prenez un risque car vous construisez un bateau sans avoir encore trouvé un partenaire…
Il n’y a pas de plan B. Quoi qu’il arrive, je serai au départ du Vendée Globe 2020. On n’a pas envie que ça se passe autrement et on trouvera les gens pour nous accompagner. Il n’y a pas de raison qu’on n’y arrive pas.
Quel sera votre objectif sur le prochain Vendée Globe ?
Avec ce projet-là, on veut se donner les moyens d’être avec les leaders. Et vu que les bateaux sont tous de plus en plus rapides, ce sera le marin qui fera la différence au final. ll faudra s’adapter à ces machines. Je sais qu’on va encore repousser nos limites.
La mise à l’eau est prévue pour quand ?
En juillet 2019. Il y aura ensuite une grosse phase de mise au point qui va prendre du temps. Ce sont des bateaux complexes et il va falloir apprendre à le maîtriser. Il y aura la Transat Jacques Vabre fin 2019 qui sera le premier vrai test. Il y aura ensuite deux transatlantiques en 2020 pour finir d’apprivoiser la bête puis le Vendée Globe fin 2020.