A peine inauguré et déjà incendié. Le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) du Nord vient de se doter d’un nouvel équipement pédagogique : le Centre d’observation des phénomènes thermiques (COEPT). Il doit, en premier lieu, servir à la formation des pompiers du département. Mais une autre activité va permettre, sinon de rentabiliser cette installation, au moins d’en réduire les frais de fonctionnement et d’entretien.

Des conditions au plus près de la réalité

Le COEPT se situe dans l’enceinte du centre de formation départemental des pompiers, à Seclin. Il est composé d’un caisson à feu de nouvelle génération et d’un bâtiment d’entraînement sur trois niveaux. Le premier équipement, le « caisson d’observation et d’engagement », permet de reproduire les conditions d’un incendie dans un bâtiment et de les moduler en fonction des différentes situations auxquelles les pompiers sont confrontés sur le terrain.

« Les stagiaires peuvent ainsi observer et de comprendre le feu. Dedans, la température peut monter jusqu’à 1.000 degrés et, grâce aux portes situées au fond du caisson, il est possible de reproduire des phénomènes comme le roll-over », explique l’officier en charge de l’équipement.

Le bâtiment d’à côté sert, lui, à simuler des feux urbains ou des interventions à bord de navires. « Par exemple, intervenir sur un feu sous le parquet d’un bateau, ça s’apprend. Entre autres parce que l’espace disponible à bord d’un navire est restreint », poursuit l’officier.

Et parce que les pompiers ne sacrifient pas l’environnement à l’entraînement, plusieurs innovations rendent l’installation écolo-friendly. « Une pompe a été installée pour récupérer l’eau de pluie et ainsi gagner en autonomie de ce côté-là. Il y a aussi un système de traitement des fumées pour tâcher de ne pas gêner le voisinage du centre », détaille le pompier.

Rentabilité, crédibilité

Et tout cela a un coût : environ un million d’euros, selon Jean-René Lecerf, président du conseil départemental du Nord et président du conseil d’administration du Sdis. Pour faire baisser la note, des astuces ont été trouvées : « Il existe des fabricants d’équipements de ce type clés en main, mais c’est très cher. La conception de ce centre a donc été réalisée par les équipes du Sdis et la réalisation a été confiée à des entreprises », explique-t-il.

L’autre astuce consiste à « louer » le COEPT pour la formation des services incendie d’entreprises privées ou a d’autres services de l’Etat, comme l’administration pénitentiaire pour intervenir sur les feux de matelas dans les cellules.