COMMEMORATIONQui était cette espionne dont Lille célèbre le centenaire de la mort?

Lille: Qui était cette espionne dont la ville célèbre le centenaire de la mort?

COMMEMORATIONIl y a 100 ans, l’espionne Louise de Bettignies, la « Jeanne d’Arc du Nord », périssait en Allemagne. La ville de Lille lui rend hommage…
Gilles Durand

G.D. avec AFP

L'essentiel

  • La ville de Lille commémore, ce jeudi, le centenaire de la mort de Louise de Bettignies.
  • Elle était espionne au service des Britanniques durant l’occupation de Lille lors de la Première Guerre mondiale.
  • La résistante est morte dans une prison, en Allemagne.

Les Lillois connaissent la place Louise-de-Bettignies, mais tous ne savent pas forcément qui était cette femme. Ce jeudi matin, la maire de Lille, Martine Aubry, et le maire de Saint-Amand-les-Eaux, Alain Bocquet, commémorent le centenaire de la disparition de cette figure de la résistance, mais de la Première Guerre mondiale.

Gouvernante dans les plus grandes familles européennes, fervente catholique et patriote puis espionne pour les Britanniques : Louise de Bettignies, surnommée « la Jeanne d’Arc du Nord », est morte il y a cent ans dans les geôles allemandes. Sa mémoire refait surface aujourd’hui.

« Jamais elle n’aurait imaginé une telle vie, mais la guerre permet des destins exceptionnels. Sans ces circonstances particulières, elle serait restée jeune fille de bonne famille : la guerre en a fait une héroïne », explique à l’AFP, Françoise Thébaud, spécialiste de l’Histoire des femmes.

Fille d’une grande famille catholique

Née en 1880 à Saint-Amand-les-Eaux, Louise de Bettignies est la septième de neuf enfants d’une grande famille catholique du Nord. Lorsque la guerre éclate à l’été 1914, elle s’illustre lors du siège de Lille, en octobre, en distribuant de la nourriture aux soldats français. Face à la dureté de l’occupation, les premières filières d’évasion et de résistance se mettent en place.

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Repérée par les Britanniques, Louise de Bettignies – alias Alice Dubois – suit une formation d’espionne à Douvres. Avec son bras droit Léonie Vanhoutte, elle monte son propre réseau. Elle est arrêtée en octobre 1915, près de Tournai, en Belgique.

Elle meurt en prison

Jugée et condamnée à mort, sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité, à Siegburg, près de Cologne, les Allemands ne souhaitant pas en faire une martyre. Preuve de son caractère rebelle, elle refuse de fabriquer des armes de guerre et sera placée au cachot, avant de mourir, le 27 septembre 1918.

Un centre de ressources dans sa maison natale, consacrée à l’émancipation des femmes, devrait ouvrir en 2020, à Saint-Amand-les-Eaux.