Lille: Esprit de la braderie, es-tu là?
EVENEMENT•Deux ans après son annulation, en 2016, l’événement Lillois de la rentrée reprend quelques couleurs…Mikaël Libert
L'essentiel
- L’édition 2018 de la braderie de Lille s’est tenue dans un périmètre étendu.
- Le samedi a fait le plein, le dimanche était moins chargé.
- Pourtant souhaités par Martine Aubry, les tas de moules étaient rares.
En 2017, la braderie de Lille repartait de zéro suite l’annulation de l’édition 2016 pour des questions de sécurité. Si le cru 2018 est encore loin de faire l’unanimité, chineurs et bradeux s’accordent tout de même à dire que le plus grand vide-greniers d’Europe reprend du poil de la bête.
La météo a toujours été un facteur déterminant. Et cette année, nous avons été gâtés. Cela explique sans doute en partie la foule qui se pressait dans les rues de Lille, samedi. Mais pas que. Le premier jour de la braderie, les « trous » constatés en 2017 avaient disparu. La rue Pierre-Mauroy, par exemple, avait fait le plein de stands. « C’était mieux que l’année dernière. Là, ça vit un peu quand même », a constaté Karim, un habitant du Vieux-Lille.
Un dimanche plus mitigé
Si le samedi a donc été, globalement, un succès, le dimanche en laisse certains sur leur faim. « C’est triste, la plupart des vendeurs ont déserté », se désole Romuald qui tient un stand sur une avenue du Peuple-Belge clairsemée.
Dans le centre-ville, de nombreux commerces n’ont pas fait les deux jours, laissant de grands espaces vides entre les étals des quelques particuliers qui restent : « On se sent un peu seuls », reconnaît Caroline qui a déballé rue des Fossés. Mais elle estime toutefois que l’esprit « comme avant » est en train de revenir.
Et justement, qu’en est-il de cet « esprit braderie » revendiqué par Martine Aubry, la maire de Lille ? « Il y a moins d’engouement des acheteurs et les jeunes, eux, viennent pour faire la fête », assure Namignan, une Lilloise. « Non seulement il y a moins de stands, mais ceux qui sont encore là ont été envahis par les fêtards », peste Hedda qui était installée près de la place Louise de Bettignies. « Il faudrait faire davantage attention à la vente d’alcool à emporter, renchérit Karim. Dans le Vieux-Lille, le résultat est catastrophique », explique-t-il en désignant le porche de son immeuble qui a servi de toilettes publiques.
En revanche, sur l’axe réservé aux brocanteurs, entre le boulevard Louis XIV et l’Esplanade, vendeurs et acheteurs étaient présents en nombre tout au long du week-end.
Plein de moules, mais peu de tas
Le souhait de la maire de Lille de voir réapparaître les tas de moules n’a pas été exaucé. Le seul de taille raisonnable trônait place Rihour, devant lequel les visiteurs se prenaient en photo. Mais cela ne veut pas dire que le plat typique de la braderie n’a pas connu un franc succès. Rue Pierre-Mauroy, la Brasserie de Paris avait écoulé, samedi soir, près de la totalité des 700 kilos de moules du Mont Saint Michel commandés pour l’occasion. Un plébiscite certainement boosté par les prix affichés, souvent compris entre 9 € et 17 €.