Lille: Mais qu’est-ce que c’est que ces pochoirs qui fleurissent sur les trottoirs ?
ENVIRONNEMENT•La municipalité de Lille poursuit sa campagne propreté de manière originale…Mikaël Libert
La carotte avant le bâton. Depuis quelques jours, les Lillois ont vu les trottoirs de leur ville agrémentés d’une nouvelle sorte de graffitis. Loin d’être l’œuvre d’un serial tagueur, il s’agit en fait de la nouvelle campagne propreté de la mairie de Lille.
« Ce ne sont pas des tags, mais plutôt du graff. En langage moderne, on appelle ça aussi des ''nudges'', autrement dit, des pochoirs », explique Sébastien Duhem, adjoint au maire de Lille en charge de la propreté. Ces pochoirs représentent une marelle, des pas, ou une raquette de basket et ont tous la particularité de se trouver à côté de poubelles publiques. Sur les 1.300 corbeilles installées à Lille, une quinzaine ont été ciblées pour recevoir un pochoir à ce jour. Il y en aura une trentaine la semaine prochaine.
« Faire preuve de davantage de civisme »
« La demande de Martine Aubry était de trouver une manière ludique d’inciter les gens à faire preuve de davantage de civisme en jetant leurs déchets dans les poubelles plutôt que par terre », poursuit l’adjoint. Selon lui, la ville reste propre entre 8h et 9h du matin, après le passage des agents : « Ensuite, ça se dégrade très vite ».
La mairie ne jette pourtant la pierre à personne en particulier. « Jeter un papier ou un mégot sur le sol est hélas un geste machinal pour beaucoup. Mais comme il y a tout de même un million de personnes qui passent par Lille chaque jour, imaginez ce que cela peut donner », constate Sébastien Duhem.
Rue Faidherbe, John, 36 ans, jette un papier dans une corbeille près de laquelle est peinte une marelle : « Je n’avais même pas remarqué le dessin, assure-t-il. C’est naturel pour moi de ne pas jeter par terre », assure-t-il. Mais maintenant qu’il est au courant, il trouve la démarche plutôt intéressante : « Pour un public plutôt jeune, c’est éducatif. Mais il aurait fallu faire une signalétique plus aérienne à moins de marcher les yeux rivés au sol ».
Une contravention de 68 euros si l’on se fait pincer
Plus tard, au même endroit, Jeanne explique à son fils comment jouer à la marelle : « Je n’avais pas vu le rapport avec la poubelle. Je pensais qu’il s’agissait juste de jeux pour les enfants », reconnaît-elle.
Comme John et Jeanne, la plupart des personnes ignorent le montant de l’amende si l’on se fait pincer à jeter un déchet sur la voie publique : « C’est la même pour un papier ou pour un mégot : 68 euros », précise l’adjoint au maire. Il assure aussi que la police municipale « a déjà procédé à de nombreuses verbalisations », sans toutefois avancer de chiffre.