Comment faire la fête dans un contexte toujours aussi anxiogène ? C’est à cette question que Martine Aubry, maire de Lille, et Michel Lalande, préfet de région, ont tenté de répondre en présentant l’organisation de l’édition 2018 de la grande braderie, qui se tiendra du 31 août au 2 septembre.

Martine Aubry assure qu’avec « environ deux millions de visiteurs », la braderie de 2017 était une réussite. « Nous allons garder les ingrédients qui ont fonctionné et tâcher d’améliorer les autres », à néanmoins concédé l’élue socialiste.

Enfants, BD, brocanteurs et tas de moules

Il n’y aura pas de retour des vendeurs professionnels, hors brocanteurs. En revanche, la braderie des enfants a tellement bien marché qu’elle sera étendue sur deux jours, toujours au sein de l’espace « très protégé » de la gare Saint-Sauveur. Idem pour la braderie de la BD, sise au Palais des beaux-arts.

« L’axe de la chine », constitué par les boulevards de la Liberté et Louis XIV, sera maintenu et réservé aux brocanteurs professionnels, moyennant un droit d’entrée de 250 euros. Le manque de toilettes à l’Esplanade devrait par ailleurs être réglé.

Pour la braderie des commerçants, le lundi, Martine Aubry a posé une condition à sa pérennisation : « Il faut que les boutiques jouent le jeu et qu’il n’y ait pas de trous comme l’année dernière. Dans le cas contraire, elle ne sera pas reconduite », insiste la socialiste.

Des trous, il y en avait aussi rue du Molinel ou rue Pierre-Mauroy. Pour éviter que cela ne se reproduise, les riverains auront jusqu’au 19 août pour réserver leur emplacement. Passé ce délai, les personnes hors périmètre pourront s’inscrire sur une liste d’attente afin de bénéficier de ces emplacements vides.

Périmètre (un peu) étendu

Par ailleurs, la surface bradeuse a été étendue à la rue Gambetta et aux petites rues autour du quai de Vault. Si besoin, les bradeux en rade d’emplacement pourront aussi s’installer sur la place de la République.

Si la maire de Lille souhaite le retour des tas de moules, elle a aussi insisté sur les prix de vente : « J’ai été choquée de voir des moules-frites à 18 euros. Il faut de les restaurateurs restent raisonnables et gardent l’esprit braderie », a-t-elle déclaré.

Etanchéité et assignations à résidence

Question sécurité, le préfet estime que « le contexte anxiogène a peu évolué depuis 2016, sauf qu’aujourd’hui la menace terroriste vient davantage de l’intérieur que de l’étranger ». Comme en 2017, le périmètre de la braderie « sera totalement hermétique », accessible uniquement via douze points d’accès sécurisés. Le représentant de l’Etat a déjà prévu d’assigner à résidence un « certain nombre de personnes », notamment des fichés « S ».