SOCIETE«Le maire devrait connaître le fichier des délinquants sexuels»

Meurtre d’Angélique: «Le maire devrait connaître le fichier des délinquants sexuels», selon Bernard Gérard

SOCIETELe maire de Marcq-en-Barœul, près de Lille, avait été confronté, dans sa commune, à une affaire de viol et de meurtre qui rappelle celle d’Angélique Six, à Wambrechies…
Gilles Durand

G.D.

Il a vécu la même situation dans sa commune, il y a huit ans. Le maire de Marcq-en-Barœul, Bernard Gérard, a réagi, dans La Voix du Nord, au viol et au meurtre d’ Angélique Six, à Wambrechies. En 2010, une jeune femme de sa ville, Natacha Mougel, avait été victime du même genre de crime. Et l’affaire avait déjà évoqué le cas de la récidive des délinquants sexuels.

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Wambrechies et Marcq-en-Barœul sont deux communes voisines. « J’ai tout de suite pensé à Natacha Mougel et à la détresse absolue des familles (…). J’ai aussi pensé à la maturité extraordinaire de la famille d’Angélique face à un tel drame », souligne Bernard Gérard.

« La rétention de sûreté doit être automatique »

L’ancien député réitère les questions judiciaires qu’il avait pointées à l’époque : « L’arsenal juridique, dans son application, n’est pas forcément à la hauteur de l’enjeu de société que ça représente ». Pour lui, « la rétention de sûreté doit être automatique dans les cas prévus par la loi. Sinon, que fait-on de ces détenus après leur peine ? (…) Alain Penin [le meurtrier de Natacha Mougel] avait eu une réduction de peine. »

Il réclame une plus grande transparence. « Je voudrais savoir quelles sont, sur ma commune ou sur une commune en France, les personnes inscrites au fichier des délinquants sexuels. (…) S’ils s’investissent dans des clubs sportifs, dans des associations, je dois le savoir. »

Une « procédurte d'alerte »

Bernard Gérard n’entend pas se substituer à la justice, mais évoque la possibilité d’une « procédure d’alerte ». « Après, les autorités sanitaires, judiciaires interviennent, explique-t-il. Les médecins, psychiatres, psychologues sont là pour dire "on a eu une discussion avec cette personne et on considère qu’il n’y a pas de difficulté, mais vous avez bien fait de nous alerter" ».

Le maire estime aussi qu'« il devrait y avoir un numéro spécial pour les délinquants sexuels. Ils devraient pouvoir appeler quelqu’un, quand ils en ont besoin ». Enfin, concernant la castration chimique évoquée par Laurent Wauquiez, il « considère que la décision d’un traitement doit être entre les mains d’un médecin. Et il doit y avoir une réflexion de la société pour savoir si on l’impose ou pas. »