MUSIQUEFrançois Legris est seul à réparer les accordéons dans le Nord

Lille: François Legris est seul à réparer les accordéons dans le Nord

MUSIQUEAu cœur de l’accordéon avec un passionné qui accorde et répare l’instrument, avec minutie et patience, à Lille…
Joséphine Farine

Joséphine Farine

L'essentiel

  • François Legris est le seul réparateur d’accordéons installé dans le Nord.
  • Il s’est tourné vers ce métier à plus de 60 ans, après s’être retrouvé au chômage.
  • Un festival de l’accordéon a lieu du 4 au 27 mai dans le quartier de Wazemmes à Lille.

Il n’en existe pas d’autre dans le Nord. François Legris a ouvert son atelier de réparation d’accordéons à Hellemmes, près de Lille. Depuis son installation, il y a un an, il a effectué pas moins de 140 interventions.

A plus de soixante ans, ce Nordiste s’est retrouvé sans emploi, à la suite d’un licenciement économique. C’est dans ces conditions qu’il a décidé de reprendre les études, il y a deux ans. Son année de formation à l’Itemm, au Mans, lui a permis de connaître les multiples sortes d’accordéons ainsi que les techniques de réparation et d’accordage.

Un métier varié qui demande beaucoup de patience

Les instruments qui passent entre les mains de François Legris proviennent d’horizons très différents : de l’accordéon de l’élève au conservatoire à celui du joueur de rue, en passant par l’antiquité retrouvée dans le grenier du grand-père.

Les modèles d’accordéons sont, eux aussi, très variés : ils pèsent entre 3 et 13 kilos, coûtent entre 800 et 15.000 euros et peuvent être à clavier, à boutons… Un instrument qui n’est pas pour les manchots (humour). Il existe même des accordéons numériques, très légers car ils sont vides à l’intérieur.

Intérieur d'un accordéon
Intérieur d'un accordéon - J.F.

L’entretien et la réparation d’un instrument sont des tâches qui peuvent s’avérer très fastidieuses. « Pour l’accorder, il faut limer une à une les quatre cents languettes qui permettent de produire les sons. Heureusement, après, il est accordé pour 15 ans », explique François Legris.

En Europe, pour se procurer des pièces détachées, on doit se rendre à Castelfidardo, un village médiéval italien, capitale mondiale de l’accordéon. Sauf que pour certains modèles, il faut savoir s’adapter : « Parfois, je dois prendre mon temps pour reproduire une pièce équivalente en bois ou en métal », poursuit François Legris.

Autour de l’accordéon

Ce passionné d’accordéons anime parfois des stages de découverte de l’instrument et des techniques d’entretien. Il a aussi ouvert les portes de son atelier à l’occasion des Journées Européennes des métiers d’art.

Quant aux accordéons, ils seront en fête à Wazemmes, entre le 4 et le 27 mai. De nombreux événements sont à prévoir dans les différents cafés de ce quartier de Lille.