URBANISMELe projet d'un nouveau quartier à Lille combattu par les écolos

Lille: Le projet de nouveau quartier Saint-Sauveur combattu par les écolos

URBANISMETrois associations et un collectif vont déposer, ce vendredi, un rapport au commissaire enquêteur pour contester un projet d’urbanisme…
Lille, le 6 féŽvrier 2012. La friche Saint-Sauveur, à Lille, appartenait alors à La SNCF.
Lille, le 6 féŽvrier 2012. La friche Saint-Sauveur, à Lille, appartenait alors à La SNCF. - M.LIBERT/20 MINUTES
Gilles Durand

Gilles Durand

L'essentiel

  • Saint-Sauveur est un projet d’urbanisme et immobilier de 2.400 logements qui doit prendre place sur une friche à Lille.
  • Des associations souhaiteraient que cette friche conserve au moins 11 ha d’espaces verts, contre 1,8 dans le projet actuel.
  • Elles dénoncent des risques pour la santé à long terme à cause de la pollution de l’air, voire de l’eau.

«Avant de construire, encore et encore, comme des Shadocks, il faudrait réfléchir. » Michel Eyraud, de Nord Ecologie Conseil, est en colère face au projet du nouveau quartier Saint-Sauveur à Lille. Et il n’est pas le seul. Trois associations et un collectif écologistes ont décidé de remettre, ce vendredi, leur rapport au commissaire enquêteur chargé de l’enquête public sur ce projet immobilier qui doit couvrir 23 ha d’une actuelle friche.

Enjeux de santé public

Acquises à l’idée de maintenir cette ancienne gare SNCF à l’état de second « poumon vert » de Lille (après le Bois de Boulogne), ces assos reprochent notamment à la mairie et à la Métropole de Lille (MEL) le manque de prise en compte des enjeux de santé public.

« Lille est déjà une ville qui manque d’espaces verts. Ce nouveau quartier avec ses 2.400 logements ne va faire qu’accentuer le problème et provoquer une augmentation de la pollution de l’air », souligne Bénédicte Vidaillet, de l’asso Entrelianes.

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Un argument que réfute la MEL : « L’urbanisation de la friche se fait dans un secteur très bien doté en offre de transports en commun. Un report de l’aménagement de Saint-Sauveur sur des territoires moins centraux serait plus polluant et entraînerait une augmentation du trafic engendré par cette urbanisation ».

De fait, la densification de Lille risque, dans les années à venir, de rendre la pollution atmosphérique endémique, si les transports publics ne suivent pas. Le Front national, qui parle d’un « projet délirant », et Europe Ecologie Les Verts, qui évoque « un projet déjà dépassé », réclament également ce « poumon vert » nécessaire dans une ville où la moyenne d’espace de verdure par habitant est une des plus faible de France.

Au moins 11 ha d'espace vert

C’est ainsi que les signataires du rapport souhaiteraient sauvegarder au moins 11 ha (l’équivalent de 22 terrains de football) d’espace vert, soit environ la moitié de la surface concernée. Beaucoup plus que le parc d’une superficie de 1,8 ha inscrit dans le projet.

L’un des problèmes soulevés est celui de la construction d’une piscine olympique sur le belvédère de cette friche. Un chantier de 50 millions qui est venu se greffer après coup. « Même dans l’étude d’impact de la MEL, il est écrit qu’il faut éviter des travaux lourds à cet endroit, à cause de la vulnérabilité du sous-sol », note Michel Eyraud.

Biodiversité oubliée?

Les tenants d’une verdure préservée dénoncent aussi l’incidence négative sur la biodiversité. « Aucune mesure de compensation n’est prévue alors qu’on va détruire l’habitat d’oiseaux nicheurs et de certaines chauves-souris », poursuit Hélène Allée, coprésidente d’Entrelianes.

« Cette biodiversité sera maintenue par la mise en place d’une mosaïque de milieux favorables à son développement, et par le choix de végétaux endémiques et adaptés permettant une gestion raisonnée et durable des espaces verts », rétorque la MEL.

Quant à l’argument des besoins de logements avancé par la mairie, il est également contesté dans la mesure où la MEL avoue qu’il existe 40.000 logements vacants sur son territoire. « Mais ces logements sont pour près d'un tiers en situation de blocage car souvent fortement dégradés », souligne la collectivité territoriale.

L’enquête publique se termine ce vendredi.